Les maisons · Fanny Britt
mercredi, novembre 25, 2015
Il y a Fanny Britt, la dramaturge. Il y a la
traductrice. Il y a aussi l'auteure jeunesse du sublime Jane, le renard et moi. Il y a en plus l'essayiste qui a publié en 2014 un essai coup-de-poing
sur la maternité. Il faut maintenant compter avec Fanny Britt, la
romancière.
Dans Les maisons, son premier roman, elle raconte l'histoire de Tessa, une agente
immobilière de trente-sept ans, mère de trois garçons, en couple avec Jim
depuis quinze ans, avec qui elle file le parfait amour. Tessa a mis en
veilleuse son désir d'être une chanteuse lyrique. Son mari
Jim, lui, est allé au bout de son rêve: il est tromboniste dans un orchestre.
Le hasard remet sur
la route de Tessa un amour de jeunesse, Francis, celui qu'elle n’a jamais pu oublier. Le passé
de Tessa est remué, son présent confronté. Adultère en vue? Tessa remet tout en
question. Chamboulera-t-elle
sa vie pour une ancienne flamme? Préfèrera-t-elle demeurer dans le confort de
son cocon familial?
L'intrigue du roman de Fanny Britt est somme toute banale, digne d'un
roman Harlequin. Mais ce serait sans compter la profondeur de ses personnages,
le point de vue sans concession qu'elle adopte et l'ironie qui montre ses
griffes.
La narration alterne entre le
présent et le passé. Le présent avec son quotidien fait de visites de maisons,
de la confection de gâteaux pour l'expo-sciences de l’école, de l'essayage d'un maillot de bain, mais aussi de l'excitation d'un rendez-vous avec l'ancienne
flamme. Le passé, lui, revient par bribes: de l'enfance de Tessa à son
adolescence, de ses rapports complexes avec sa mère à la mort de son frère
Étienne.
Avec une écriture empreinte d'assurance et de subtilité, Fanny Britt
décrit les tourments d'une femme prise dans le tourbillon du quotidien, à
l'orée d'une nouvelle étape de sa vie. Elle démontre une puissance d'évocation
irrésistible et une perception des relations humaines d'une grande acuité.
Les maisons se révèlent une chronique sincère
et sans fioritures de la vie moderne, avec sa folie et ses douces tentations. Aucune
mièvrerie ici. Juste la vie, avec ses hauts et ses bas.
La grande fraîcheur de ce roman vient, pour moi,
du fait qu'il met en scène un couple sain, un couple qui va bien. Et dieu sait
que ceux-ci se font rares par les temps qui courent! Ne serait-ce que pour
cette raison, le premier roman de Fanny Britt devrait être lu par le plus grand
nombre.
Pour sa première incursion dans
l'univers romanesque, elle a su choisir des sujets qui plairont particulièrement
aux femmes: l'amour et
l'amitié, la maternité, la vie de couple et la tentation de l'adultère, la
vieillesse. Nul doute que chacune trouvera, entre ces pages, un petit bout d'elle-même!
Les maisons, Fanny Britt, Le Cheval d'août, 256 pages, 2015.
Les maisons, Fanny Britt, Le Cheval d'août, 256 pages, 2015.
★★★★★
14 commentaires
Connais pas l'auteur! Mais j'aime bien de temps en temps lire ce genre d'histoires...
RépondreSupprimerPas de chance, Keisha. Un roman québécois pure laine, publié par une petite et jeune maison. Ce roman a peu de chance de se rendre chez-vous!
SupprimerConnais pas non plu ! Mais c'est du Québécois pure laine nous dis-tu :-)
RépondreSupprimerApparemment, tu enchaines les bonnes lectures, tu as de la chance ! Moi je cours à droite et à gauche avec mon boulot et je m'écroule le soir. Impossible de lire une page .. j'espère me rattraper ce week-end !
Sirop, c'est dommage, ça... J'espère que le week-end sera salvateur!
SupprimerJ'ajoute que j'adore la photo des petits pieds mais qu'elle me fait trop penser à un superbe film, magnifique mais trop triste avec Jeff Bridges et Kim Basinger, sur un couple et leurs trois garçons.. Je m'égare mais cette photo y était et la fin était si triste.
RépondreSupprimerTu me fais peur, là! Je sens que ça finit mal!
SupprimerL'été finit, je dois la changer, d'ailleurs. J'attends de prendre la bonne prise.
Ce livre à l'air sympa, merci pour la découverte :)
RépondreSupprimerLe plaisir est pour moi, ma chère!
SupprimerC'est un livre qui pourrait me plaire, je pense. Merci pour la découverte.
RépondreSupprimerJe pense aussi. Mais c'est un roman québécois pure laine, publié par une petite et jeune maison. Peu de chance, donc, qu'il traverse l'Atlantique!
SupprimerJane, le renard et moi est un livre magnifique sur l'intimidation. À mettre entre toutes les mains.
RépondreSupprimerPar contre dans mon cas la plupart des livres de Fanny Britt ne me parlent pas du tout. La vie de famille, de couple, la maternité, tous des thèmes "féminins" qui me laissent totalement froide...J'aime l'auteur comme personnalité, mais très rarement ses livres. Jane... est une exception ;)
Ces thèmes ne me parlent pas beaucoup non plus. En fait, j'ai lu ce roman pour un club de lecture. Sinon, j'avoue que je n'aurais pas été tentée de le lire... Mais c'est sans regret!
SupprimerToutes les femmes que je connais qui l'ont lu l'ont adoré. Les thèmes ne m'attirent pas particulièrement non plus mais je suis curieuse. Il se retrouve aussi dans plusieurs "tops" de l'année. Je serai peut-être conquise comme toi...
RépondreSupprimerTu vois, moi non plus, je ne suis pas du tout attirée par ces thèmes. Et pourtant, ce fut une fort agréable lecture qui, maintenant, me donne envie de découvrir le théâtre de Fanny Britt!
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