Éditrice: cet obscur métier...
dimanche, septembre 24, 2017
J’ai découvert les Éditions Monsieur Ed avec Méchant Far West. La
fraîcheur et le côté décalé de cette bd m'ont ravie. Puis, il y a eu Racines de
Marianne Ferrer. J'ai eu un coup de foudre pour l'objet, le texte et les illustrations. Le magnifique p’tit dernier de la maison, Le Jardin
invisible, vient tout juste de paraître. Plein de questions me titillaient sur cette nouvelle maison d'édition. J'ai donc battu le fer pendant qu'il était chaud et j’ai contacté les éditrices Alice Liénard et Valérie Picard pour en apprendre davantage sur
leur métier, ainsi que sur les hauts et les bas d’une toute jeune maison d’édition.
L'INSPIRATION
Il ne faut pas avoir froid aux yeux pour créer une nouvelle maison d’édition.
D’où
vient l’étincelle de départ?
Valérie: De l’envie de faire des
livres qui me plaisent, des livres auxquels je crois et qui incarnent ma vision
de la vie, de la littérature et de l’art. De l’envie d’évoluer dans un
environnement dans lequel je n’aurais plus à créer en répondant aux exigences,
aux contraintes, aux peurs et aux limites venant de l’extérieur. Avec Monsieur
Ed, je voulais faire mes propres règles, c’est-à-dire le moins de règles possibles.
Jeanaché voulais pouvoir oser, prendre des risques et me tromper.
Alice: De l’envie de faire les choses par
soi-même, je pense. En tout cas, cela l’a été pour moi. J’avais envie de faire
des livres qui me ressemblent et d’être partie prenante de A à Z dans tout le
processus de fabrication du livre, d’être consciente de chaque aspect.
Qui se cache derrière Monsieur Ed?
V: Nous sommes deux filles: Alice
Liénard, qui s’occupe de la direction littéraire, et moi, Valérie Picard, qui s’occupe de la direction de
création. Ceux qui me connaisse bien savent que je suis plutôt lente, que je ne
suis pas matinale du tout et que j’adore le Pu Erh, un thé noir vieillit. Je
suis diplômée au Bac en anthropologie de l’UDM. Je voulais être primatologue ou
anthropologue légale, mais l’art me manquait et je me suis tournée vers le
graphisme. J’ai travaillé comme directrice artistique pendant plus de treize
ans dans le milieu de la pub/design. Depuis l’enfance je dessine, je peins et
je fais des petits projets artistiques de temps en temps. Grande lectrice, j’ai
toujours été passionnée par les mots et les intègre beaucoup dans mon art. Je
cultive le désir d’écrire depuis longtemps et avec la création de Monsieur Ed,
j’ai décidé de me lancer… À suivre.
Comment choisit-on le nom d’une maison?
V: Avec difficulté. J’ai dans mon cahier
de notes plusieurs pages remplies de suggestions de nom de maison. Au départ du projet de maison d’édition, nous
étions quatre. C’était plus difficile d’avoir le consensus. À chaque nom proposé,
il y avait des objections, une d’entre nous sentait que ce n’y était pas tout à
fait. On cherchait quelque chose qui allait fonctionner tant pour la
littérature jeunesse que pour la littérature adulte. Lorsque le nom Monsieur Ed
fut proposé, ce fut unanime, nous l’avons toutes aimé. Je crois qu’on a senti
que cela nous représentait bien.
Comment décide-t-on d’un logo pour la maison?
V: Comme mentionné plus haut, j’ai
quelques années d’expérience en design graphique, alors la tâche d’élaborer un
logo pour la maison m’est revenue. J’ai abordé la création du logo de manière
plutôt rationnelle: il devait bien se lire en tout petit et fonctionner autant
pour de la littérature jeunesse que pour
des ouvrages adultes. J’ai demandé de l’aide à l’un de mes anciens directeurs
de création, Mario Mercier, car créer son propre logo, c’est une des choses les
plus difficiles à faire. Mario m’a donné des pistes de départs et puis j’ai
exploré à partir de là. J’aimais bien l’utilisation du tiret devant le —M.ed,
il rappelle le dialogue et permet de jouer graphiquement avec le logo dans nos
communications.
Comment sélectionnez-vous les titres?
V: Nous fonctionnons beaucoup par coup
de foudre. Ce n’est qu’une partie du processus par contre. Les titres doivent
d’abord incarner ce que Monsieur Ed veut véhiculer, ils doivent être construits
de la même fibre, de la même essence. Même si j’ai eu le coup de foudre pour
certains manuscrits qu’on nous a présentés, on a dû les refuser, parce qu’on
trouvait qu’ils ne faisaient pas assez «Ed», et qu’ils ne représenteraient
pas la direction dans laquelle on veut développer la maison. On peut dire
qu’ils ne rentraient pas dans notre ligne éditoriale. Comme Monsieur Ed est
relativement jeune, les premières publications donnent un peu le ton de la
maison, donc nous sommes probablement plus sévères dans notre sélection. Mais
nous ne pouvons pas qu’attendre qu’on nous envoie LE manuscrit. Nous approchons
donc des auteurs-es et des illustrateurs-trices parce qu’on aime leur univers
ou leur voix et puis soit on leur demande qu’ils nous proposent quelque chose
ou parfois, nous avons un projet plus concret en tête à leur présenter.
Souvent, j’épluche le web à la recherche d’artistes visuels. Parfois, une de
leurs images m’inspire un projet et puis je pars de cette idée pour les
contacter.
A: On nous demande souvent quelle est
notre ligne éditoriale, nous en avons une bien sûr, mais c’est difficile de
répondre à cette question en fait. Une ligne éditoriale, ça veut à la fois tout
dire et ne rien dire, car au final les titres que nous choisissons relèvent
d’une subjectivité, d’une vision littéraire qui nous est propre.
Recevez-vous beaucoup de manuscrits?
V: Ça dépend des mois. On pourrait en
recevoir plus. Surtout en littérature adulte et en roman. Je crois que les gens
ne savent pas vraiment qu’on ne se définit pas uniquement comme une maison d’édition
jeunesse. Ce sont les projets que nous avons les plus développés pour
l’instant, mais nous voulons aussi publier de la littérature adulte, du roman
pour tous les âges. Nous ne voulons pas faire exclusivement de la jeunesse ou
de l’illustré.
Ça coûte cher (en sous et en temps) de créer une maison d’édition?
V: Oui. En premier lieu, fonder une
entreprise, c’est un projet en soi, on doit faire plein de choses qu’on ne sait
pas trop comment faire. Ensuite vient la production annuelle de la maison d’édition
et le développement pour assurer une pérennité. Dans le cas de Monsieur Ed,
nous somme deux pour tout faire alors disons que c’est un travail à temps plein
ou presque. Il faut être passionnée, croire en son projet et être prêt à se
serrer la ceinture pendant les premières années.
A: Oui, ça coûte cher. Si des
philanthropes amoureux des livres nous lisent d’ailleurs… :-) Nous avons
investi de l’argent personnel et nous investissons également beaucoup de notre
temps, je ne peux pas tout faire, je mets de côté certaines choses aussi. Mais
c’est un choix et j’en suis heureuse!
LES ATTENTES
Comment s’y prend-on pour faire connaître sa maison?
V: On essaie d’avoir une présence auprès
du public et des gens du milieu du livre. On parle de la maison, on envoie des
services de presse aux gens qui sont susceptibles d’aimer notre travail et d’en
parler. On utilise beaucoup les réseaux sociaux aussi. On jase avec les
libraires, les bibliothécaires, les blogueurs-euses. On soumet nos livres à des
concours, on fait les salons du livre, les marchés. On doit mettre beaucoup de
temps aussi dans cette facette de l’entreprise. On espère aussi que nos livres
font leur petit bout de chemin juste parce qu’ils sont ce qu’ils sont.
A: Cela prend de l’acharnement, je dirai,
et pas mal de travail: trouver les courriels des journalistes, envoi de services
de presse, participation au Salon de livre de Montréal, Expozine, etc. Mais ça prend avant tout de bons livres. Je
pense qu’avant toute chose, ce sont nos livres qui parlent pour nous et nous
ouvrent des portes (même si il faut essayer parfois d’en défoncer
quelques-unes!)
Après trois titres publiés, quel est votre bilan?
V: D’un côté, je pensais que ce serait
plus facile, qu’on avancerait plus rapidement, qu’on aurait déjà publié plus de
livres et qu’on aurait déjà eu accès aux subventions du Conseil des arts. Mais,
nous avons eu plusieurs contretemps, des évènements imprévisibles qui ont
ralenti la production. De l’autre côté, je pense qu’on a réussi à être ce que
l’on voulait être. On a osé, on a pris des risques, on s’est trompé aussi. Si
je me fis à ce qu’on entend autour de nous, des échos des gens du milieu du
livre et du public, nous avons réussi à incarner l’esprit qu’on voulait donner
à Monsieur Ed. Je suis quand même très contente de cet aspect.
A: Je suis heureuse de ce que nous avons
fait, car Méchant Far West, Racines et Le Jardin invisible nous ressemble. Ce que je retiens aussi, c’est
d’avoir travaillé avec des gens que j’aime et d’en découvrir d’autres. Chaque
rencontre réalisée dans le cadre de Monsieur Ed a été enrichissante. Je suis
aussi très heureuse de l’aventure humaine qu’il y a en arrière: les retours des
libraires, des lecteurs sont mon moteur. Bien sûr, cela n’est pas évident non
plus, mais chaque publication m’apprend quelque chose et si besoin est
m’apprend aussi à rectifier le tir pour plus tard, si c’est nécessaire. Je vois
chaque livre comme une expérience, comme un apprentissage, et ça c’est précieux
aussi! Tu vois, ce que je retiens de ces trois livres, c’est avant tout le
bilan humain, j’en reviens toujours à ça, l’humain en arrière de tout ça.
Dans quelle mesure les médias sociaux font rayonner un livre?
V: Nous utilisons les médias sociaux
pour parler de nos livres, mais je ne sais pas à quel point cela a une
influence sur les ventes ou même si cela aide réellement à nous faire connaitre
ou à faire connaitre un livre. C’est bien pratique pour les gens qui nous
suivent et qui veulent rester informés sur nos publications. Peut-être faudrait-il
y accorder plus de temps pour réellement voir un impact, mais, ce serait
presque un travail à temps plein et nous ne pouvons y dédier qu’une petite
partie de notre temps. C’est peut-être juste une impression, je n’ai pas de
moyens de vérifier. Je pense que le rayonnement se fait plus de bouche-à-bouche
grâce au travail des libraires, des blogueurs-euses, des journalistes et des
bibliothécaires qui aiment nos livres et nous encouragent. Et d’ailleurs pour
cela je les remercie énormément!
A: Ah, vaste question. Je me la pose
souvent. Comme il y a aussi une question d’algorithme, je ne sais pas trop.
Bien sûr, nous avons un compte Facebook et Instagram, mais il me semble que nos
livres parlent surtout pour nous et que ce qui nous permet de rayonner, c’est
davantage le travail des libraires que Facebook. Bon, ok, on pourrait me
rétorquer que je suis biaisée parce que je suis aussi libraire :-), mais parler
pour ne rien dire sur Facebook… dans la mesure où seule une partie de ton
auditoire ne verra la publication… Enfin, il y a aussi que nous ne pouvons pas
dédier notre temps à faire de la gestion de communauté. On choisit nos
priorités, et la priorité c’est de faire des livres.
Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans le métier?
V: C’est difficile à dire. J’aime pas
mal tout. J’aime beaucoup jouer à la directrice de création, c’est-à-dire
trouver une idée, les gens pour la réaliser, donner des commentaires, peaufiner
le projet, choisir le papier, le format du livre et superviser la production.
J’aime beaucoup le moment où je reçois les premières esquisses, où le texte se
transforme en image. J’aime aussi quand une idée se concrétise, quand je sens
qu’on tient quelque chose de bon. J’aime beaucoup appuyer sur le bouton «envoyer»
quand c’est le temps de transmettre les fichiers finaux l’imprimeur, c’est à ce
moment que le stress tombe. J’aime aussi le moment où je vois la petite
étincelle de plaisir dans les yeux des créateurs qui voient leur livre imprimé
pour la première fois. J’adore faire le Salon du livre et rencontrer les
lecteurs, j’adore quand ils viennent nous dire à quels points ils ont aimé ou
ils ont été touchés par un livre. Au Salon du livre de Montréal en 2016, une
dame est passée nous parler de son amour pour Racines de Marianne Ferrer. Je crois qu’elle nous en a parlé
pendant vingt minutes avec une telle passion et tant d’amour que dès qu’elle
est partie, Alice et moi avons fondues en larmes tellement nous étions
touchées. Ça, c’est une des récompenses du métier.
A: Oula, plein de choses, comme faire de
la direction littéraire, discuter avec les créateurs des projets, les
rencontrer. Faire les salons aussi (enfin, ça dépend des jours! Le Salon de
Montréal, j’ai à la fois hâte et pas hâte, car je n’aime pas la foule, cela
m’est très demandant de naviguer en mode social). J’aime aussi le simple
échange de courriels avec mon distributeur, Dimedia. Leur donner des nouvelles,
leur poser des questions, j’aime ça. En fait, j’ai l’impression de faire partie
d’une grande famille, d’un groupe de gens qui va dans le même sens que moi, qui
comprend ma passion aussi. J’aime aussi énormément entrer en contact avec des
éditeurs étrangers pour leur proposer nos livres, et surtout quand ça aboutit à
une vente de droits! Tu imagines, un livre québécois qui va rayonner à
l’extérieur du pays! C’est le nirvana! J’aime surtout lorsque le projet voit
enfin le jour et se retrouve entre les mains des lecteurs. Après tout, on
publie des livres pour qu’ils soient lus.
Où voyez-vous Monsieur Ed dans dix ans?
V: Dans dix ans? Hum… j’aime beaucoup le
modèle Drawn and Quarterly: maison d’édition/librairie. J’aimerais aussi
avoir des employés, question d’alléger notre charge de travail, mais je
voudrais que Monsieur Ed reste une petite maison avec une petite production.
Aussi, j’ai toujours rêvé que Monsieur Ed soit une maison d’édition bilingue,
mais ça, c’est une autre histoire. Peut-être ouvrirons-nous une filiale à
l’étranger?
A: Dans dix ans, je nous vois avec une
plus grosse production qu’en ce moment, mais qui restera petite. Je ne nous
vois pas publier soixante titres par année, par exemple. Je me vois surtout
m’étonner moi-même et étonner les autres.
DERRIÈRE LES ÉDITRICES,
LES LECTRICES
Comment qualifieriez-vous votre bibliothèque?
V: Éclectique. Il y a un peu de tout: du
roman policier, du spirituel, de la littérature américaine, canadienne, russes,
québécoise, des classiques, de la littérature moderne, du roman jeunesse, des
albums jeunesse, des ethnographies, des livres d’anthropologie, des livres d’arts,
des biographies, des essais…
A: Pas rangée! Disons plutôt pas
ordonnée. Elle est éparpillée un peu partout aussi dans la maison. Elle est
surtout éclectique. La littérature jeunesse y a une bonne place, mais on y
trouve aussi des romans adulte, de la bd, des mangas, des essais sur la
littérature jeunesse, des documentaires, un peu de poésie. J’y ai aussi
quelques livres de mon enfance. J’en ai ramené quelques-uns lors de ma dernière
visite chez moi et j’ai eu le besoin de les emmener avec moi. J’avais besoin d’avoir
chez moi, à Montréal, un peu comme une réminiscence d’enfance qui m’aide à
m’ancrer un peu plus dans mon pays d’accueil, peut-être?
Où lisez-vous le plus souvent?
V: Dans mon lit avant de m’endormir
A: En ce moment, dans le métro. Sinon,
dans mon lit. Avec un chat jamais très loin! C’est très important d’avoir un
chat jamais loin.
Terminez-vous un livre qui vous ennuie?
V : J’essaie oui. Il y a comme une force
qui m’anime qui m’empêche de mettre un livre de côté même si je le trouve
plate. Bon, en vieillissant je l’écoute moins souvent cette force et je préfère
me concentrer sur les livres qui me font triper. Il y en a tellement à lire!!
A: Non, je préfère le mettre de côté et
en parler en pestant contre lui avec des amis. Je n’ai pas la curiosité de
finir quelque chose qui me tombe des mains, je n’ai pas le souci d’aller au
bout pour «faire honneur» au livre.
Votre plus récent coup de cœur?
V: Je suis en retard un peu, mais je
suis en train de lire La vérité sur
l’affaire Harry Quebert de Joël Dicker. J’aime beaucoup.
A: Je vais plutôt parler en premier lieu
de mes coups de coeur en rebond (impossible de me limiter à un, pardon!) parce
que ce ne sont pas des nouveautés, mais je les conseille en ce moment en
librairie. Lorsque j’en parle, je m’enflamme vraiment et je revis en partie le
bonheur de lecture qu’ils m’ont procuré à l’époque. Alors, il y a Garder la flamme de Jeanette Winterson,
c’est un roman incroyable avec une narration sublime et une histoire
enchanteresse sans pareil (je ne remercierai d’ailleurs jamais assez Benoît
Desmarais de la librairie Monet pour cette découverte). Je parle aussi avec moults
exclamation de Dragonville, de
Michèle Plomer. Dragonville est une
saga qui m’a fait voyager et vibrer. Et il y a le grand Fuck America, de Edgar Hilsenrath, un roman cru, à la fois
réjouissant, grave et bouleversant. On utilise trop souvent l’expression «bijou
ou perle littéraire», mais le qualificatif s’applique véritablement à ce roman
d’Hilsenrath. Pour moi, c’est un grand roman. Il m’a profondément marqué. Sinon, récemment, côté
album, j’ai eu un véritable coup de coeur pour Je suis là. Il y est
question de la perte d’un chat et ce deuil est traduit admirablement, en peu de
mots et avec une illustration toute en retenue. Et côté manga, je suis une fan
de la série Les petits vélos!
8 commentaires
C'est un billet très intéressant. Je suis admirative des éditeurs qui se lancent maintenant.
RépondreSupprimerJe suis très admirative, moi aussi. Malgré les embûches, la passion couve toujours.
SupprimerElles sont bien courageuses, ces demoiselles ! Mais ça fait du bien de trouver une telle fraîcheur, un tel enthousiasme ! Longue et belle vie à Monsieur Ed !
RépondreSupprimerTu as tout à fait raison. Je les admire beaucoup. Il faut beaucoup de ténacité et de passion pour se lancer ainsi.
SupprimerQuel courage de se lancer dans une telle aventure ! Mais il y a une réelle passion qui se dégage de cette entrevue. J'adorerais faire ce métier!
RépondreSupprimerQuel beau métier, en effet, rempli de rencontres, de choix à faire, de passions à partager. Je les admire et les envie!
SupprimerAlors quand est-ce qu'on se lance, ma belle ???
RépondreSupprimertrès belle interview comme toujours !
et pour finir un livre, Edith Wharton dit que seuls les lecteurs mécaniques en ressentent l'obligation, les lecteurs d'instincts savent abandonner le navire à temps ;-)
Ça cogite, ma belle!
SupprimerHeureuse d'apprendre que nous sommes des lectrices d'instinct!