Rentrée littéraire made in Quebec · repérage hiver-printemps 2018
jeudi, janvier 25, 2018
Je suis soulagée! Pour une fois, je risque d’être raisonnable. Les romans québécois et canadiens qui me font de l’oeil en cette rentrée sont peu nombreux. Voici ceux que je ne veux pas manquer. Et là-dessus, j’ai déjà lu Hôtel Lonely Heart d’Heather O’Neill (billet à venir) et je lis présentement Marx et la poupée de Maryam Madjidi (je sais que l’auteure est française, mais comme le roman paraît au Québec, ça compte, non?). En somme, tout est pour le mieux... Il y bien un nouveau roman de Marie-Claire Blais, un de Dany Laferrière, un de Sylvie Drapeau. Mais ceux-là, je les laisse à d’autres.
FOUDROYÉE – GRACE O’CONNELL – BORÉAL
À
trente ans, Veda mène une existence rangée, presque monotone: un emploi stable
dans un cabinet d’audiologie, une famille aimante, des amis de longue date.
Mais il y a aussi ce frère, Conrad, avec qui elle a tout partagé, des bonheurs
de l’enfance aux drames, petits et grands, de l’adolescence. Ce frère dont elle
maquille les blessures pour cacher aux yeux du monde qu’il s’est battu, encore
une fois, encore plus fort. Ce frère qui, après une énième bagarre, la force à
recommencer sa vie loin de Vancouver. Elle s’installe à New York, chez ses
vieux amis Al et Marie. Oscillant entre l’espoir et le désarroi, elle parcourt
les rues anonymes de la ville jusqu’au jour où surgit, dans la chaleur
étouffante d’un autobus bondé, un jeune homme au visage d’ange qui attire son
regard. C’est alors qu’elle constate que, sous ses lourds vêtements, il cache
une arme. Il s’appelle Peter et il ordonne à Veda et aux autres passagers de
peindre en noir les vitres du bus. Prise en otage, Veda se retrouve dans une
situation où tout peut basculer à chaque instant. Elle sera ainsi amenée à
s’interroger sur ce qu’elle sait d’elle-même et sur la nature de la peur. Roman
au suspense haletant et à la prose étonnamment vive, Foudroyée nous parle de
violence, de l’attrait et de l’horreur qu’elle exerce sur nous. Grace O’Connell
nous parle aussi d’amour, de loyauté, d’amitié et d’une jeune femme qui
découvre en elle une forme de courage qu’elle n’aurait jamais cru posséder.
HÔTEL
LONELY HEARTS – HEATHER O’NEILL – ALTO
MARDI COMME MARDI – MICHÈLE NICOLE PROVENCHER – LA MÈCHE
Michèle
Melançon est une enfant éparpillée, maladroite, turbulente… mais très
attachante. À l’âge de 9 ans, elle apprend que sa mère est gravement
malade du cancer. Au décès de cette dernière, Michèle est confiée à des
tuteurs, les Boivin. Des jours ternes se dessinent pour la jeune fille naïve.
Les Boivin ont des manières dures, qui auraient brisé bien des élans. Mais
c’était sans compter la formidable force de vivre de Michèle! Des années plus
tard, au lendemain d’une rupture amoureuse, elle revient sur son passé, son
enfance rose-grise et ses rapports familiaux difficiles. À travers une mosaïque
d’épisodes lumineux et grinçants tout à la fois, on découvrira le parcours
inspirant, touchant et hilarant d’une femme à la personnalité hors du commun.
MARX ET LA POUPÉE – MARYAM MADJIDI – HÉLIOTROPE
Depuis le ventre de sa mère, Maryam vit de front les premières heures de la révolution iranienne. Six ans plus tard, elle rejoint avec sa mère son père en exil à Paris. À travers les souvenirs de ses premières années, Maryam raconte l’abandon du pays, l’éloignement de sa famille, la perte de ses jouets – donnés aux enfants de Téhéran sous l’injonction de ses parents communistes –, l’effacement progressif du persan au profit du français, qu’elle va tour à tour rejeter, puis adopter frénétiquement. Dans ce récit, qui peut être lu comme une fable ou un journal, Maryam Madjidi raconte avec humour et tendresse les racines en tant que fardeau, rempart, moyen de socialisation, et même arme de séduction massive.
L’ALLUMEUSE – SUZANNE MYRE – MARCHAND DE FEUILLES
Voici des histoires
comiques et venimeuses où se succèdent les mères égoïstes et les pères absents,
les minets et les marmots, et, surtout, les pécheresses tristes et les femmes
vampires qui séduisent les hommes pour les réduire en poupées de chiffon. Car les
héroïnes de Suzanne Myre sont puissantes. Ce sont des battantes qui n’hésitent
pas à mettre le monde à feu et à sang pour se faire justice. Pourtant, aucune
d’elles n'est un démon. Elles sont même gentilles, au fond. Mais elles ne
veulent plus qu’on les blesse. Il y a, au coeur de ces récits, une profondeur
bouleversante. Une complexité, une introspection, une tendresse qui désemparent
et qui persistent longuement après la lecture. Dans L’allumeuse, l’écriture de
Suzanne Myre se fait touchante comme jamais. Par ailleurs, l’auteure nous y
fait visiter le quartier de son enfance: Montréal-Nord, un lieu bigarré auquel
la littérature ne s’intéresse jamais. La paroisse Saint-Vincent-Marie-Strambi,
la polyvalente Calixa-Lavallée, le boulevard Industriel deviennent le théâtre
de cent douleurs et rires grinçants. C’est là un livre fabuleux où les
personnages rêvent indifféremment d’assassinats et de hamburgers chez Dic
Ann’s. Bref, en douze histoires et un préavis de décès, L’allumeuse célèbre les
têtes brûlées qui mettent le feu aux poudres.
UN MAL TERRIBLE SE PRÉPARE – LAURENT LUSSIER – LA MÈCHE
CRÉATURES DU HASARD – LULA CARBALLO – CHEVAL D'AOÛT
Entre récit illustré de photographies et biographie
romancée, Créatures du hasard retrace le quotidien d’une
enfant de neuf ans, quelque part dans les années quatre-vingt-dix, au coeur
d’un quartier populaire d’Amérique du Sud. Les femmes de sa famille vivent en
marge de la société. La petite les observe et veut prendre part à leurs
activités: Léo, son arrière-grand-mère, joue à la loterie, sa grand-mère Régina
mise à la roulette, alors que sa mère préfère les machines à sous de la taverne
du coin.
RUT RURAL – PAUL ROUSSEAU – QUÉBEC AMÉRIQUE
POLATOUCHES – MARIE-CHRISTINE BERNARD – STANKÉ
Et toi, y a-t-il des romans de la rentrée québécoise qui te font de l’oeil?
16 commentaires
Mais je ne connais aucun de ces auteurs, il faut que je me cultive !
RépondreSupprimerEt moi, il y a tant d'auteurs français que je ne connais pas... Et il y a si peu d'heures dans une journée!
SupprimerJ'aime quand tu nous présentes d'aussi belles éditions ! Les couvertures sont toutes plus les unes que les autres !
RépondreSupprimer"Un mal terrible se prépare" et "Hôtel Lonely Heart " me tentent bien! D'ailleurs j'ai hâte de lire ton avis sur le dernier !
C'est vrai que les couvertures des ouvrages québécois n'ont rien à envier aux couvertures européennes.
SupprimerLa diversité est au rendez-vous et chaque maison a sa propre identité.
"Un mal terrible se prépare" sort début février. J'ai hâte... Mon billet sur "Hôtel Lonely Heart" paraîtra à la mi-février, date de parution du roman. D'ailleurs, il te plairait bien, ce roman. Pour mon avis... ben c'est à suivre!
En voila tout un tas de nouvelles idées !
RépondreSupprimerTu constate à quel point je demeure tout de même raisonnable?!
SupprimerZut, je connais personne... J'ai encore beaucoup à apprendre sur la littérature québécoise...
RépondreSupprimerMais d'instinct, je me tournerai vers le rut rural ! :-)
Ton éducation reste à faire.
SupprimerN'empêche, tu n'est pas un complet novice...
Toi qui a lu le premier roman de Sophie Bienvenu... Je termine la lecture de son "Chercher Sam", son deuxième, et je braille comme une madeleine!
Je l'ai fini la semaine dernière !! :-) Je suis en avance par rapport à toi, et ce n'est pas que le décalage horaire...
SupprimerNon mais quelle claque, ce roman. J'en suis encore toute revirée à l'envers.
SupprimerTu en parleras sur ton blogue?
C'est prévu... Mais en ce moment, j'ai pas beaucoup le temps d'écrire...
SupprimerQu'est-ce que qui t'empêche de lire? Rien de sérieux ni de grave, j'espère.
SupprimerJ’attends Le Goupil d’Éric Mathieu (La Mèche). J’ai adoré son premier roman, Les suicidés d’Eau-Claire.
RépondreSupprimerDans ta liste, j’ai lu Marx et la poupée et je n’ai pas accroché, contrairement à la plupart des membres de mon club de lecture.
"Le Goupil"... Je ne l'ai pas mis dans le lot, car je compte lire d'abord "Les suicidés d’Eau-Claire"...
Supprimer"Marx et la poupée" est loin de faire l'unanimité. J'ai lu des avis négatifs et d'autres dithyrambiques. Je l'ai terminé hier et je me questionne: ai-je aimé ou non? Je n'arrive pas encore à trancher! Malgré le fond qui m'a plu, le côté patchwork m'a laissé mitigée. À suivre...
Marx et la poupée me fait de l’œil depuis plusieurs mois...
RépondreSupprimerLecture terminée... Je ne sais pas si je te le conseillerais. Les avis sont très partagés et je fais partie de ceux qui sont plutôt mitigée.
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