En 2020, Anna se retrouve seule avec son petit frère Astor. Leur mère est morte, emportée par le virus. Les deux gamins vivent dans une ferme isolée, dans la campagne sicilienne. Grâce au «cahier des Choses Importantes» légué par sa mère, Anna a une longueur d’avance sur tout le monde, des connaissances précieuses sur ce qu’il faut faire et comment agir dans certaines situations.
Rapidement, Anna doit se frotter au monde extérieur. Un monde peuplé de chiens errants, de cadavres desséchés et de gangs de jeunes ensauvagés. Pendant qu’Astor reste dans l’enceinte de la ferme, Anna fouille les environs. La recherche de nourriture, de médicaments et de piles guide ses pas. Lorsqu’Astor disparaît, la jeune fille n’hésite pas un seul instant à partir à sa recherche, prête à affronter tous les obstacles et menaces qui parsèment son chemin. La rencontre de Peter marquera pour Anna les balbutiements d’un premier amour. Astor retrouvé, le trio, accompagné d’un chien, courent vers leur salut: traverser le détroit pour rejoindre le continent, où peut-être un adulte a survécu et créé un vaccin qui les sauvera. Reste l’espoir, car Anna se doit d’espérer. Les années passent et elle vieillit…
La peste écarlate de Jack London, Le dernier des hommes de Margaret Atwood, L’aveuglement de Jose Saramago, Le fléau de Stephen King… Tous ces romans présentent un monde foudroyé par une épidémie ou un virus. Le pendant ou l’après. L’originalité du roman de Niccolò Ammaniti est de mettre en scène un monde post-apocalyptique uniquement peuplé d’enfants. Le défi était risqué… Mais l’auteur italien l’a réussi haut la main! Lorsqu’il s’agit de mettre en scène des enfants et des adolescents, il n’a pas son pareil. Tout comme dans Je n’ai pas peur et Moi et toi, il parvient à se placer à la hauteur de ses personnages, donnant une juste idée de leur pensées et émotions.
Anna est un roman glaçant. Les descriptions sont vibrantes de réalisme, les retours en arrière bien dosés. L’équilibre entre l’horreur et l’attendrissement est maintenu tout du long. Le suspense va crescendo, jusqu’au final bouleversant. Certaines scènes m’ont fortement impressionnée. Je pense entre autres à celle où un groupe de gamins dirige un troupeau de vaches dans l’enceinte d’un centre commercial désaffecté. Les vaches se retrouvent prises au piège, poussées à coups de bâton vers un étage inférieur, où elles s’empilent les unes sur les autres, mortes ou agonisantes. N’est-ce pas ce que faisaient les hommes préhistoriques lorsqu’ils chassaient les mammouths vers les précipices?!
J’ai été agacé par le chien! Oui, il y a un chien dans cette histoire, un gros berger de Maremme. Féroce, j’vous dis pas à quel point. Un chien élevé pour tuer. Mais voilà qu’après s’être battu avec Anna et laissé pour mort, il réapparaît plus tard, recroise la route de la jeune fille et devient tout doux. Anna et son frère le baptisent Câlinou! Qu’un chien à ce point agressif devienne un gentil toutou dans le temps d’le dire, ça me dépasse un peu…
Outre ce petit bémol, Anna demeure un roman fort et bouleversant. Un hymne au dépassement de soi et au courage, mais surtout à l’espoir et à la volonté de vivre, coûte que coûte.
Anna, Niccolò Ammaniti, trad. Myriem Bouzaher, Grasset, 2016, 320 p.
C'est un auteur que j'aime beaucoup (j'avais eu un coup de coeur pour \ »Je n'ai pas peur\ »), mais je ne suis pas fan des ambiances apocalyptiques alors pour l'instant il ne me tente pas trop…
Je t'ai lue en diagonale et reviendrai à ton billet plus tard. J'attaque vraisemblablement ce soir ou demain ce livre prometteur. En tout cas, à te lire, même rapidement, je vois bien qu'Ammaniti n'a rien perdu de son exceptionnel talent de conteur.
J'entends vraiment beaucoup parler de ce livre ! je vais d'abord lire Station Eleven (qui parle aussi de virus ^^) et ensuite je verrai pour lire celui-ci
Delphine-Olympe en parlé sur IG elle adore cet auteur et m'a conseillé \ »Moi et toi\ ». Bon, je ne m'attendais pas à ça quand même ! je sais que tu aimes ce genre de récit (ado et post-acop.) mais moi pas trop envie pour le moment. Mais comme tu l'as vu sur mon blog : il faut que je fasse baisser ma PàL !
Tellement pas mon truc ce genre de roman. Mais ma grande fille adore, je ne sais pas d'où lui vient cette passion 🙂
Je suis totalement convaincue ! Il m'attirait drôlement ce livre, et maintenant, je sais que je vais le lire, merci 🙂
Je suis un peu plus ouverte à ce type de roman depuis la lecture de Station Eleven…
Hou là là, je sens que je vais prendre du retard: j'ai déjà Sation Eleven sur ma liste, mais je ne peux pas m'empêcher d'ajouter celui-ci!
Les romans post-apocalyptique ce n'est pas mon truc (une certaine crainte que ça arrive vraiment…) mais rien que le fait que ce roman débute en Belgique, ça me fait rire! 😉
Vraiment très tentant, je vais peut-être aller le réservé à la bibliothèque.
Pareillement, j'ai eu un coup de coeur pour \ »Je n'ai pas peur\ » et aussi pour \ »Moi et toi\ ». Pour mettre en scène les enfants et les ados, il est très très fort. Je peux comprendre que les ambiances apocalyptiques te rebutent. Tu n'es pas la seule! Moi, ça me plaît beaucoup, dans la mesure où tout est réaliste. Tous les goûts sont dans la nature!
Tu as tout à fait raison: il excelle ici encore. Si tu aimes Ammaniti, ce nouveau roman ne devrait pas te déplaire, loin de là.
TRÈS bonne idée, Eva. Si tu es peu familière avec les romans post-apocalyptiques, \ »Station Eleven\ » est une bonne entrée en matière. Pour du plus «hardx, uniquement ancré dans l'après, «Anna» est une bonne suite.
J'ai en commun avec Delphine-Olympe d'aimer les romans d' Ammaniti. \ »Moi et toi\ » ainsi que \ »Je n'ai pas peur\ » (encore meilleur et inspiré de faits réels glaçants) ont été de gros coups de coeur. Comme je sais que tu n'es pas friande de romans qui mettent en scène ou font parler des narrateurs adolescents ou enfants, je te dirais de passer ton chemin, mais d'y revenir (à \ »Je n'ai pas peur\ ») une fois que ta PÀL aura une dizaine de kilos en moins!
Il n'est jamais trop tard pour faire de nouvelle découverte, mon cher. D'autant plus que tu viens de lire ton premier thriller! Sans compter que ta grande adore… Une lecture commune avec elle, ce serait génial, non?
Passe un excellent moment en compagnie de ces personnages incroyables. Tu m'en donneras des nouvelles, Laure.
J'ai la nette impression que plusieurs – dont toi – seront moins réticents à lire d'autres romans du même genre après avoir lu et apprécié \ »Station Eleven\ ». \ »Anna\ » est beaucoup plus sombre que \ »Station Eleven\ » quoiqu'à la fin, l'espoir plane…
\ »Station Eleven\ » d'abord, pour te faire la main. Après, tu verras! \ »Anna\ », de par ses personnages, te rapprochera de tes lectures faites cet été!
C'est certain, il ne faut pas craindre que ça arrive en lisant ce genre de livres sinon, bonjour l'angoisse. J'ai une très bonne amie à qui je n'envisage même pas de montrer ce type de romans. Elle ferait des cauchemars juste à lire la quatrième de couverture! Bref, passe ton chemin, ma belle! Ce ne sera pas les tentations qui manqueront!
C'est Marie-Claude qui t'a conseillé Moi et Toi, Electra 😉 Pour ma part, Je n'ai pas peur reste insurpassable. Et je placerais volontiers La fête du siècle en seconde position. Une sorte de délire fellinien sur l'Italie berlusconienne.
un vrai régime ! 😉
À suivre, alors… Je suis curieuse de savoir ce que tu en penseras…
Il y a confusion ici, alors! Je suis d'accord avec Delphine: \ »Je n'ai pas peur\ » reste insurpassable. En deuxième place: \ »Moi et toi\ ». Toutefois, je n'ai pas accroché à \ »La fête du siècle\ », trop loin du Ammaniti que j'aime!
OK, je prends note!
je suis un inconditionnel de cet écrivain. Tu confirmes mon envie de le lire. Il est dans ma PAL de cette rentrée. vite vite il remonte bien en haut !
Alors là, si tu es fan de cet auteur, tu seras gâté. Sa façon de mettre en scène des enfants-ados dans un monde post-apocalyptique est, à mon avis, particulièrement réussie.