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Aventures dans le commerce des peaux en Alaska · John Hawkes

J’ai découvert John Hawkes dans un cours de littérature américaine à l’université. Il y a avait, au programme, Cassandra et Les oranges de sang, deux romans empreints de relents érotico-pornographiques. Mes études terminées, j’ai rangé ces deux romans aux oubliettes. J’étais loin de me douter que l’Américain avait dans sa manche un roman aussi colossal et décoiffant que ces Aventures dans le commerce des peaux en Alaska.
 

Je ne veux pour ainsi dire rien dévoiler, sous peine de gâcher le plaisir de la découverte. Juste mentionner qu’il est question de personnages plus grands que nature, que les moustiques rendent fous, que  les «Oh, Jake!» de Sissy sont à mourir de rire, que les femmes sont fortes et coriaces et quil y fait souvent un froid de canard.

Une histoire grosse comme le bras, qui colle à la peau comme une sangsue. Un gros, gros coup de cœur, sans aucun bémol ni fausses notes.

La préface du roman, signée Philippe Jaenada, est l’une des meilleures que j’ai eu l’occasion de lire.

On n’est pas obligé de lire ce livre (encore heureux). Aventures dans le commerce des peaux en Alaska? Objectivement, ça fait peur – ça m’a fait peur, en tout cas. […] Je ne veux pas raconter l’histoire (la personne qui fait ça dans une préface, je suis toujours pris d’une irrépressible envie d’en faire de la semoule), j’aimerais plutôt retranscrire ici, pour les hésitants que la banquise rebute, la liste détaillée de tout ce qui m’a plu (le mot est faible – de tout ce qui m’a passionné, remué, enivré) dans ce livre gigantesque et déconcertant, si gracieusement bancal, mais il faudrait alors le publier en deux tomes, un pour la préface, un pour le roman. Je dois choisir, trier à la diable, partial, tirer au pif dans le chapeau de mes admirations et balancer en vrac.

Pour en rajouter une couche, John Hawkes distille ici et là plusieurs éléments véridiques: il évoque le glissement de terrain survenu à Juneau en 1936, le totem indien d’Abraham Lincoln, sans parler de Patsy Ann, lattachante bull terrier devenue la mascotte de la ville.

Un pépite rare, j’vous l’dit!

Aventures dans le commerce des peaux en Alaska, John Hawkes, trad. Michel Doury, Points Seuil, 2014, 528 p.

Rating: 5 out of 5.

18 comments

  1. Est-ce que je t'avoue que finalement, je ne l'ai toujours pas acheté?Il me tente, mais quelque chose me freine… Dans les pages que j'ai lu (merci pour ça d'ailleurs!) j'ai sentis mon enthousiasme baisser. Pourtant tu as l'air de l'avoir beaucoup aimé… Je l'emprunterai peut-être plutôt que de l'acheter, mais je suis toujours hésitante.(Alors que la couverture, le titre a tout pour m'attirer!)

  2. Les hésitations sont parlantes… Quand j'hésite sur un titre et que je finis par le lire, je suis à peu près certaine d'être déçue. Comme si mon cerveau se cabrait!Mes coups de coeur ne sont pas du goût de tous, ce qui est tout à fait normal et dans l'ordre des choses.Mais dis-moi, c'est le style qui te gêne? Ou le propos?

  3. Toi qui a lu \ »Le gang des rêves\ »… Si je te disais qu'il y a un peu de ça, ici (dans l'épopée, dans la fougue…). Assez pour te convaincre?

  4. J'aime janvier, notamment parce que c'est un moment propice à sortir des titres de ma pal. La rentrée, ici, n'arrive qu'à la fin du mois, mais surtout à partir de février. Un mois, donc, pour aller piocher dans ma pal et avoir l'immense bonheur d'y trouver des romans comme celui-ci.J'espère que tu craqueras!

  5. En dire peu afin de donner envie d'aller y voir de plus près: pas évident! En même temps, il y a tant et tant à dire sur ce roman.J'espère juste avoir donné envie de le lire! En cette période de raz-de-marée livresque, ce n'est pas gagné…

  6. Je ne sais pas trop… Je m'attendais à une vraie aventure dans le commerce des peaux… Pas au récit de la fille en fait. Je pense que c'est ça qui me \ »déçoit\ » un peu.

  7. j'hésitais à lire ton billet me doutant bien du résultat ! et la couverture .. mais ma PàL est déjà énorme………………..

  8. Plus le récit avance et moins le récit de la fille prend de place. En fait, elle parle plus de la vie de son père que de la sienne. De peaux, il n'y en a pas vraiment, contrairement à ce que le titre laisse supposer…Je comprends mieux tes réserves…

  9. Hummm j'enlève de ma liste d'achat finalement. Pas pour moi. Son histoire à la fille, même si elle parle beaucoup de son père, ne m'intéresse pas vraiment. Alors que partout j'ai vu que les gens trouvaient le titre rebutant, moi je l'ai pris au pied de la lettre. Je m'attendais à me faire raconter la capture, le dépeçage, le traitement des peaux avant la vente… 😛 Finalement, je suis dans le champs! 😉

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