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Dernière journée sur terre · Eric Puchner

J’ai découvert Eric Puchner avec Famille modèle, paru en 2015. J’ai tellement apprécié ce roman que je me suis empressée de lire son recueil de nouvelles La musique des autres. Depuis 2015, plus rien. Aussi, en voyant l’arrivée de Dernière journée sur terre, je me suis garochée dessus. Il m’a fallu faire une pause une fois lues les trois premières nouvelles. Bigarré. C’est le mot qui me vient à l’esprit. Je l’ai repris en butinant ici et là, chose que je ne fais pratiquement jamais.

Sur les neuf nouvelles, la majorité mettent en scène des ados. Deux nouvelles fricotent du côté de la science-fiction. Le rapport de force entre deux adolescents aux familles opposées, dans «Couvée X», partait bien le bal. Dans «Dernière journée sur terre», un jeune garçon pris en sandwich entre sa mère et son père séparés, tente d’empêcher sa mère d’aller porter à la SPA les deux braques allemands de son père. Cette mère au bout du rouleau et le désarroi de son fils sont venus me chercher. De l’émotion à fleur de peau. D’autres nouvelles, comme «Indépendence»,qui se déroule dans une librairie, m’ont laissée de marbre. Si j’ai retrouvé les thèmes de prédilection de l’auteur, j’en suis ressortie avec un goût d’inachevé. La famille et les misères du quotidien dans une petite ville de banlieue sont dépeintes avec un sens affiné de la précision. Eric Puchner brode ses nouvelles en s’engouffrant dans l’intime. En l’espace de quelques pages, il égratigne ses personnages sans jamais prendre parti. De ses phrases acérées, vives, tranchantes se dégagent un comique grinçant. C’est bien tourné, mais c’est loin d’être transcendant. En gros, je suis restée sur ma faim. Le manque d’unité, de liant entre les nouvelles, a gâché mon plaisir.

Dernière journée sur terre, Eric Puchner, trad. France Camus-Pichon, « Terres d’Amérique », Albin Michel, 2018, 288 p.

Rating: 2 out of 5.

© unsplash | Pascal Meier

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