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La position · Meg Wolitzer

Long Island, 1975, en pleine révolution sexuelle. Dans la famille Mellow, il y a Roz, Paul et leurs quatre enfants. Très portés sur le sexe, époque oblige, les parents publient un guide du plaisir amoureux, espèce de Kama Sutra teinté d’art érotique chinois mis au goût du jour pour le lectorat américain, illustré de leurs propres ébats. Passages hilarants: le livre tombe entre les mains de leur progéniture… Trente ans plus tard, le couple s’est séparé, les enfants ont grandi. Victimes collatérales des frasques de leurs parents, leur vie boite. Entre les mariages ratés, les crises d’impuissance et les identités sexuelles flottantes, pas facile d’être un enfant post révolution sexuelle…

Long Island, 1975, en pleine révolution sexuelle. Dans la famille Mellow, il y a Roz, Paul et leurs quatre enfants. Très portés sur le sexe, époque oblige, les parents publient un guide du plaisir amoureux, espèce de Kama Sutra teinté d’art érotique chinois mis au goût du jour pour le lectorat américain, illustré de leurs propres ébats. Passages hilarants: le livre tombe entre les mains de leur progéniture… Trente ans plus tard, le couple s’est séparé, les enfants ont grandi. Victimes collatérales des frasques de leurs parents, leur vie boite. Entre les mariages ratés, les crises d’impuissance et les identités sexuelles flottantes, pas facile d’être un enfant post révolution sexuelle…

Plusieurs auteurs américains contemporains élèvent la famille au rang de valeur refuge, en en faisant un thème de prédilection. Pour moi, les plus intéressants d’entre eux (je pense notamment à Jonathan Franzen) choisissent d’explorer, de disséquer la cellule familiale sous l’angle de l’aliénation et des dysfonctionnements, pour les uns avec gravité, pour d’autres avec cynisme. La position fait partie de mon top 10 des meilleures chroniques familiales publiées ces dernières années. C’est tordu, audacieux et profond, comme j’aime. Élu par Times comme l’un des meilleurs romans de la décennie, rien de moins! Sur 400 pages, notre époque névrosée, qui baigne dans le plaisir facile et égoïstement consommé, est autopsié. Lu sur une plage en Algarve, c’était jouissif!

Choisir la vie de couple, c’est souvent se condamner à souhaiter la solitude; choisir le célibat, c’est souvent endurer le besoin dévorant d’avoir un autre corps près de soi – pour vous masser les pieds, pour s’asseoir en face de vous à la table de la cuisine, pour semer ses affaires à travers la chambre, comme autant de rappel exaspérant de sa présence.

La position, Meg Wolitzer, Sonatine, 2014, 400 p.

Rating: 3 out of 5.

© unsplash | Jason Abdilla

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