
Un pays sans nom, une époque indéterminée. Deux gamins, le Grand et le Petit, tombent au fond d’un puits de terre. Sept mètres de profondeur, des parois en terre humide, pleines de racines. Au fond s’écoule une eau sombre. Près d’eux, un sac de provisions auquel il ne faut pas toucher, car il appartient à maman. Il faudra le lui rendre. Ils tentent de s’échapper. Ils crient, en vain. Le temps passe. Le Grand veille sur le Petit. De jour en jour, le Petit devient plus faible. Comment se sont-ils retrouvés là. Bête accident? Ont-ils été poussé par quelqu’un? Si oui, par qui? Survivront-ils? Sortiront-ils de là?
Le Puits est un conte brutal, une fable sur l’amour fraternel, la survie et la vengeance. Un huis-clos qui fait froid dans le dos. La tension et l’oppression montent jusqu’à la fin, glaçante. L’écriture d’Iván Repila hypnotise, envoûte. Les dialogues sont percutants, souvent crus. La traduction de Margot Nguyen Béraud est empreinte d’une grande justesse. Zoé Valdés a écrit la préface du roman. Et quelle magnifique préface. Elle qualifie le roman d’Iván Repila d’indispensable. Je n’irais pas jusque-là, mais c’est clair que ce roman vaut le détour.
Le Puits, Iván Repila, trad. Zoé Valdes, Denoël, 2014, 112 p.