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Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur · Harper Lee

 
Après plus de trente millions d’exemplaires vendus, reste-il quelqu’un, ici, qui n’ait pas lu Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur?
 
Pour ceux qui ne l’auraient pas encore lu – il doit bien en avoir deux ou trois –, un petit résumé, pour la forme: la jeune Scout Finch vit avec son frère Jem et son père Atticus à Maycomb, une petite ville en Alabama. Ça se passe dans les années 1930, pendant la Grande Dépression. Atticus est un avocat intègre et rigoureux. Veuf depuis quelques années, il est un père exceptionnel, faisant preuve d’une rigueur morale à toute épreuve et d’une bonté sans limites.
 

Tom Robinson, un jeune noir, est accusé d’avoir violé une femme blanche. Atticus va le défendre. Les dés sont lancés, mais le jeu est pipé. Atticus serait donc un ami des nègres? Confrontés aux rumeurs et aux préjugés, l’univers des deux gamins bascule. Ce monde en pleine mutation est vu à travers les yeux de Scout. Le racisme au quotidien, la bêtise humaine et la violence qui en découle sont criants de vérité. Le roman prend son temps, avance à petits pas (l’intrigue se déroule sur environ quatre ans), et c’est tant mieux! Plus Scout grandit, plus son raisonnement gagne en maturité. Harper Lee décrit bien cette évolution, la naïveté et la perte de l’innocence propres à l’enfance, l’incompréhension face à l’injustice.

Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur est un magistral plaidoyer contre toutes les formes de discrimination, une ode à la tolérance et à l’ouverture d’esprit. Mais c’est surtout Scout qui donne toute sa saveur au roman. Scout Finch est un personnage emblématique incontournable, au même titre que Cosette, Huckleberry Finn ou Holden Caulfield.
 
Pour enrichir sa culture générale, pour allonger sa liste de classiques lus, mais surtout, oui surtout, pour découvrir un fabuleux personnage d’enfant, une espiègle bagarreuse qui dévore tous les livres qui lui tombent sous la main, il faut (re)lire Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur.
 
Pour ceux qui l’ignoreraient, ce livre culte a été publié en 1960. Traduit en plus de trente langues, il a reçu le Pulitzer en 1961. Ce roman est l’un des dix livres les plus souvent étudiés dans les collèges américaines.
 
En France, le roman a été publié sous trois titres successifs, au gré de ses différentes éditions. Quand meurt le rossignol, Alouette, je te plumerai et, plus fidèlement, Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur.

Et puis, coup de théâtre en février 2015: l’avocate d’Harper Lee exhume un tas de feuilles des papiers de l’auteure. Ces feuilles ont été écrites avant Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur. Il s’agit du tout premier roman écrit par Harper Lee. Elle l’avait cru perdu, tombé dans l’oubli. Branle-bas de combat: Go Set a Watchman sera publié en anglais en juillet 2015. Grasset publiera la traduction française sous le titre Va et poste une sentinelle. La date de sortie n’est pas encore fixée, mais ça ne saurait tarder! Scout, devenue adulte, retourne dans sa ville natale une vingtaine d’années plus tard, dans les années 1950. Pour savoir ce que Scout est devenue, ce sera à lire!
 
Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, Harper Lee, Livre de poche, 2006 (1960 pour la vo), 320 p.
 

Rating: 4 out of 5.

© unsplash / Scott Webb

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