Mon histoire d’amour avec Olive se poursuit. Ne voulant pas attendre l’arrivée au Québec d’Olive, enfin, j’ai profité de la venue d’Electra pour la convier fortement à m’apporter le roman convoité. Elle a bien compris le message! Aussitôt reçu, aussitôt entamé. J’ai mis seize jours à lire ces 368 pages. Tu peux déduire que je l’ai savouré un mot à la fois.

Olive vient de dépasser la barre des soixante-dix ans. Malgré ses ennuis physiques et son avancée en âge, elle reste égale à elle-même. Olive fait partie de ces personnages littéraires dont on parle peu. Ou, si on en parle, c’est généralement pour en dire du mal. Elle ne s’enfarge pas dans les conventions sociales. Elle défonce des portes, dit fort ce que tout le monde pense. Mais sous sa carapace, Olive a un cœur immense. Elle déborde d’empathie et de sensibilité pour ce qui en vaut la peine. En prenant de l’âge, elle se déleste de l’amertume et du ressentiment. Elle n’a pas honte de se montrer vulnérable, laissant poindre quelques regrets et acceptant ce qui, dans le passé, lui paraissait inacceptable.
Ces derniers temps, il m’arrive quelquefois… rarement, très rarement, mais quelquefois, de penser que je suis devenue… un petit peu, un tout petit peu… une meilleure personne. Et ça me rend malade que Henry n’ait pas pu en profiter.
Les histoires défilent, se révélant tantôt hilarantes et cocasses (celle du shower de bébé, la rencontre d’Olive avec une immigrante musulmane, ses retrouvailles avec ses petits-enfants pas très charmants), tantôt extrêmement touchantes (celle des visites d’Olive à une ancienne étudiante atteinte de cancer). Deux histoires m’ont étonnée: celle d’une maîtresse SM dévoilant son travail à sa famille et celle d’une ado qui fait des ménages sans hésiter à prodiguer quelques extras à l’homme âgé de la maison. Et dire que je pensais qu’Elizabeth Strout était viscéralement prude. Elle cachait bien son jeu!
Comme dans Olive Kitteridge, l’exploit d’Elizabeth Strout est de rendre son personnage irascible prodigieusement attachant et d’arriver à relier différentes histoires en les liant par un mince fil tenu par Olive. La solitude, l’amitié, la vieillesse, le deuil et la mort sont, une fois encore, au cœur du roman. Ses mots simples, admirablement bien traduits, sont porteurs d’images fortes. Olive va terriblement me manquer.
Olive, enfin, Elizabeth Strout, trad. Pierre Brévignon, Fayard, 2021, 368 p.
© unsplash | Francesca Grima
Tu me donnes sacrément envie de rencontrer Olive ! (en commençant par le commencement si possible)
C’est le type de personnage avec lequel tu peux tomber en amour. Et toutes ces histoires riches, autour d’Olive, te raviront. Mais il faut impérativement commencer par le commencement!
Je prévois une pause « rentrée littéraire » pour le premier opus d’Olive. Cette chronique me pousse à croire que je ne vais pas attendre le poche pour le second…
PS : le design de ton blog…j’aime de plus en plus.
Une pause « rentrée littéraire » peut faire du bien. D’autant plus que c’est une bonne rentrée. Il t’en restera à lire!
J’espère qu’entre Olive et toi, le courant passera… On adore ou on déteste! Sans compter toutes les histoires autour d’Olive. C’est savoureux!
Merci pour ton commentaire sur le design. Ton oeil de lynx… Tu es la seule à l’avoir remarqué!
Ahaha, je suis certaine que non, tes fidèles abonné(e)s n’ont juste pas pensé à te le dire 😉
Mmmmm Tu serais surprise du nombres de personnes qui n’accordent pas d’importance à cet aspect! Et ce n’est pas plus mal, au final!
Très envie de faire connaissance avec cette Olive ! Je viens de voir qu’il existe une mini-série avec Frances McDormand, tu l’as vu ?
Je n’ai pas vu la série. Seulement des extraits. Comme je préfère conserver l’image de «mon» Olive, je ne la regarderai pas, même si j’adore Frances McDormand.
Je te souhaites de rencontrer au moins une fois dans ta vie une Olive!
Electra a bien fait d’emporter ce livre, et je confirme tu as savouré chaque page ! et comme toi, quelles retrouvailles ! je l’aime tellement Olive, que ses deux romans sont encore sur ma table de salon, impossible de les quitter !
Ah… Je suis en deuil!
Je dois absolument découvrir Olive !!!
Oui, il faut au moins rencontrer une fois dans sa vie une Olive de cette trempe!
Tu verras, si tu commences, l’apéro risque de se prolonger tard!
J’ai adoré et ça m’a bien donné envie de relire le premier mais il y a tant à découvrir que je n’en prends pas le temps …
Je comprends parfaitement! J’espère vivre assez longtemps pour le relire! Après 70 ans, si je ne suis pas devenue aveugle, je commencerai à relire tous les romans qui m’ont profondément marquée, dont Olive!
tout à fait d’accord, petite pépite à 5 étoiles…
Non mais… des Olive, il n’y en a pas deux comme elle. Et cette façon que Strout a de tricoter ses histoires autour d’elle… J’en redemande!
oui 🙂 mais elle vieillit bien vite ! trop!
Je reste triste de savoir que c’était, cette fois, le dernier opus. Heureusement, il y a les joies de la relecture!
Je suis moi aussi tombée en amour d’Olive … Et pourtant, elle ne fait pas grand chose pour séduire. J’ai hâte de lire les scènes que tu évoques, Olive et une immigrée musulmane, ça doit claquer !
Je suis ravie! Elle ne fait rien, absolument rien pour séduire. C’est justement ça qui étonne (et séduit). Mais tu verras, plus ça va, plus on s’attache à son mauvais caractère! Et parmi les histoires qui gravitent autour d’elle, il y en aura quelques-unes particulièrement belles et/ou touchantes.