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Paquet d’os et la reine des rides · Glen Huser

Un seul roman du Canadien Glen Huser a été traduit en français, et c’est vraiment dommage. Paquet d’os et la reine des rides n’est pas une nouveauté. Le roman est paru en 2008. Certes, la couverture illustrée par Virginie Egger vieillit mal. Mais il faut en faire abstraction et vite se procurer ce roman avant qu’il n’aille au pilon (si ce n’est déjà fait).

Tamara, alias Paquet d’os, n’a pas la vie facile. À 15 ans, elle sautille de famille d’accueil en famille d’accueil «parce que sa mère pond un nouveau marmot tout les deux ou trois ans. À croire qu’elle a signé un contrat avec les services sociaux pour occuper les familles d’accueil de l’Alberta». Elle a une passion: la mode. Son plus grand rêve, pour ne pas dire l’unique, est de devenir mannequin. À sa nouvelle école, Tamara doit prendre part à un projet communautaire: rendre visite à des vieux. Là-bas, elle est jumelée à la reine des rides, Jane de son vrai nom, une acariâtre nonagénaire passionnée par les opéras de Wagner. Son rêve à elle est d’assister pour une dernière fois à la Tétralogie, à Seattle. Les premières rencontres sont plutôt tumultueuses. Mais les deux femmes réalisent vite qu’elles pourraient s’épauler pour réaliser leur rêve réciproque. Paquet d’os a besoin de 3000 $ pour s’inscrire à un cours de mannequin à Vancouver, la reine des rides a besoin d’un chauffeur pour se rendre à Seattle. Un marché est conclu. Sans rien dire à personne, elles planifient l’aventure de leur vie et prennent la poudre d’escampette. Et c’est avec un réel plaisir qu’on prend part au voyage.

Glen Huser donne la parole à tour de rôle à Paquet d’os puis à la reine des rides. Elles racontent la même histoire chacune à leur façon. Malgré la gravité des sujets abordés (enfance difficile, solitude, vieillesse), le ton est léger, sans mièvrerie et bons sentiments. Un roman intergénérationnel comme on en lit trop peu. L’histoire de deux rebelles que je ne suis pas prête d’oublier.

Quand vous approchez du terme de votre vie, les décisions que vous prenez sont marquées du sceau de l’urgence – une sorte d’urgence qui se joue au ralenti. La dernière chance, je présume.

C’est une chambre hideuse, aux murs décorés de peintures à numéros représentant des clowns tristes.

Paquet d’os et la reine des rides, Glen Huser, Boréal Inter, 2008, 256 p.

Rating: 5 out of 5.
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