Les romans de Jean-Paul Dubois ne m’avaient jamais tentée. J’étais freinée par mes a-priori. Je le pensais issu de la même famille que Douglas Kennedy et Anna Gavalda. Une famille que je ne fréquente pas, mais que je vois souvent. Je pense que je me suis trompée d’arbre généalogique. J’avais tout faux. Avoir su plus tôt…
C’est après avoir lu plusieurs avis forts élogieux sur son dernier roman au titre à rallonge que j’ai décidé de mettre la main à la pâte. J’ai trouvé dans une bouquinerie Si ce livre pouvais me rapprocher de toi et j’ai plongé. Pour une surprise, c’en est toute une. J’ai eu un plaisir intense à suivre les pérégrinations de ce Paul, de la France à La Tuque, en passant par la Floride et Montréal. Les rencontres sont tantôt cocasses, tantôt émouvantes. L’intrigue est adroitement brodée, portée par la finesse et la justesse des mots.
Je reprends les mots écrits par Jean-Paul Dubois à propos de John Updike. Si l’homme n’était pas aussi modeste, il aurait pu se les adresser, ces mots.

Updike, c’est le catalogue raisonné de nos souffrances, de nos bonheurs, de nos bassesses ou de nos grandeurs. Lire un de ses textes, c’est s’élever quelques instants au-dessus de sa propre condition, c’est apprendre sur soi et le regard des autres, c’est comprendre la brièveté de temps, l’urgence des moments, c’est aussi, à la fin, s’accommoder de la présence embarrassante et silencieuse de la mort.
J’ai pensé à Richard Ford, pour le côté doucereux et nostalgique. J’y retrouve la même humilité, la même sensibilité, les mêmes tourments existentiels, la même quête introspective. L’humour pince-sans-rire et le cynisme, aussi. D’une simplicité profonde et bienveillante, du baume au coeur.
Eh ben ce livre m’a rapprochée de toi, JP. Et pas rien qu’un peu. Au point que je compte aller à la rencontre de tes autres Paul très prochainement.
En choisissant le métier de romancier j’avais fait fausse route et qu’au lieu de l’admettre, je m’étais, au fil du temps, obstiné dans l’erreur. J’en tire aujourd’hui ce simple enseignement personnel: un livre n’a jamais rendu meilleur. Ni celui qui l’écrit, ni celui qui le lit. Et cet autre, plus général: nous nous épuisons à tenir des rôles à contre-emploi, à vivre dans des maisons trop grandes, à nous accommoder de sentiments minuscules, à aimer par la force des choses, et si nos dents crissent dans le noir, c’est qu’elles ragent de voir ce que nous sommes devenus, ce à quoi nous avons renoncé, au point de nous contenter d’écrire ce que jamais nous ne serons.
Toi, là, qui connaît si bien Dubois, quels sont ses romans que tu as préférés entre tous?
Si ce livre pouvais me rapprocher de toi, Jean-Paul Dubois, Points Seuil, 2000, 224 p.
La première citation est tellement vraie… mais tellement plombante :)Comme toi, j'avais mal raccroché JP Dubois à sa descendance, si bien que je n'ai jamais eu envie de le lire. Qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis et tenter l'expérience ? Le conseil d'u (e) ami(e), le hasard…?Tout le monde s'accorde à dire de son dernier roman tout juste paru est l'un de ses meilleurs.
Moi qui aime beaucoup Jean-Paul Dubois, je te conseille Une vie française, son grand roman ! Mais j'ai tout aimé de lui, à des degrés divers. J'ai beaucoup aimé aussi Le cas Sneijder. Je viens d'acheter son dernier. Je ne connaissais pas du tout celui que tu viens de lire.
Tiens on se ressemble, je classais Dubois dans un genre littéraire plus mièvre…. Tu me tentes bien d'aller faire un tour vers ses parutions .
Très belle chronique qui donne vraiment envie de lire ce livre. J'avais bien aimé Une vie française, qui à l'époque avait remporté le prix Femina.
Je n'ai encore jamais lu Dubois mais après ton avis alléchant et les retours positifs que je n'arrête de lire concernant son dernier roman, je pense me lancer également
je ne l'ai jamais .. et je ne le lirai pas malgré tous tes éloges – sans doute parce que je préfère ce genre de réflexions chez Ford justement que chez un auteur français. Mais, sinon j'ai toujours entendu dire qu'il écrivait très bien, étrange ton a priori mais c'est sympa quand on vient nous prouver le contraire !
Je suis plutôt comme toi, je n'ai jamais lu Jean-Paul Dubois, il ne m'attirait pas vraiment. Je vais devoir changer d'avis. ��
Quelle chance tu as de seulement découvrir Dubois 🙂
Autant cet opus ne me tente pas à cause de son sujet, autant je comprends que la narration, sa pudeur, sa drôlerie parfois aient pu te toucher ! Je ne vais pas être originale mais il te faut lire \ »Une vie française\ » !!
Comme toi, je le classais dans une case peu conforme avec ce qu'il écrit. J' ai découvert cet auteur avec la succession, une lecture qui m'a radicalement convaincue.
Tellement vraie, oui. Plombante dans le sens de déprimante? Si oui, tu as bien raison. Mais la vie n'est-elle pas, en elle-même, déprimante? Si on ne la pimente pas, on ne s'en sortirait pas!Alors, comme moi, tu avais mal raccroché JP Dubois à sa descendance! J'ai raccroché d'abord en voyant son dernier livre partout et en lisant ce que les autres brodaient dessus. Ça m'a fortement titillée. Puis, ma copine Maud (aux goûts assurés) m'a parlé de son coup de coeur pour \ »La succession\ ». Elle me l'a si bien vendu que j'ai décidé de sauter le pas et de découvrir JP. Je suis tombée dans la marmite et je fais, j'avoue, une petite fixation, comme tu le verras bientôt dans mes prochains billets!Dis, ça te donne un peu envie de sauter le pas, toi aussi?
Évidemment, \ »Une vie française\ » figurera dans mes «découvertes obligatoires». Je note aussi \ »Le cas Sneijder\ ». En somme, je m'enligne pour tout lire de lui!
Je t'y encourage fortement. Si tu savais! J'avais tellement d'idées préconçues… Je suis la première étonnée qu'elles aient pris le bord à la lecture d'un roman et d'un recueil de chronique. Et pis, je me plonge drette-là dans son dernier roman!
Merci! Comme quoi, il ne me faut plus jamais dire «Fontaine, je ne boirai pas de ton eau!»Tu confirmes qu'il me faut lire \ »Une vie française\ », qui semble L'incontournable de JP.
Je pense que tu ferais bien de te lancer, mais non sans risques! J'ai lu ce roman, j'ai dévoré un recueil de chroniques et je m'apprête à commencer son tout dernier roman. Est-ce une fixation? En tout cas, tu vois où ça me mène?!
Dis-moi, tu fais un rejet à ce point de la littérature française, outre les quelques auteur(e)s que tu suis?Pas d'ouverture possible? Pourtant, je te le dis, il te plairait beaucoup, ce JP.
Il est bien, parfois, de revoir ses positions! On ne perd rien, même qu'on a tout à gagner. Ce JP m'emballe totalement!
Oui, tu le dis. Je bave à l'avance devant tout ceux qu'il me reste à lire. L'impression d'avoir découvert un trésor remplis de pépites.
Ce n'est pas l'originalité qui compte, ici. Tu confirmes seulement que cette \ »Vie française\ » est l'incontournable de Dubois et qu'il me faut absolument le lire.
Ma bonne amie ex-libraire l'a aussi découvert avec \ »La succession\ ». De m'en avoir parlé m'a convaincu. Ce sera un de mes prochains Dubois, après son tout dernier que je commence aujourd'hui.
La vie, en elle-même, n'est-elle pas déprimante ? Oh, que si !!! (Allez, je file doubler la dose de mes antidépresseurs !!!)Je ne désespère pas de lire JP Dubois, un de ces jours. Mais j'ai tellement d'autres tentations avant celle-là… à moins que ta fixette ne finisse par convaincre de hâter le pas 🙂
Tu me files quelques antidépresseurs?! Je ne pense pas que ma fixette te convainc, dans la mesure où j'imagine ta liste de tentations… Mais je ne désespère pas et son tour, à JP, viendra!
Son dernier roman est excellent, comme tout ce qu'il a écrit. C'est un des très rares auteurs français que je suis les yeux fermés.
J'avais lu ton billet à la publication, je viens d'y revenir pour lire les commentaires. Je pense que je vais commencer par son dernier 🙂
Je viens de le terminer, ce dernier roman. Je commence à me dire que je vais faire comme toi et le suivre les yeux fermés!
Et tu ferais bien! Je viens de le terminer et, une fois encore, il m'a bien embarqué dans son histoire.