
Méfiez-vous des enfants sages… C’était le premier roman de Cécile Coulon que je lisais. Une première rencontre décevante. J’étais plus ou moins réticente à remettre ça, jusqu’à ce que ma bonne fée me conseille de lire Trois saisons d’orage.
Dans un petit village du centre de la France, au lendemain de la Deuxième Guerre, un jeune prêtre raconte. Il en a côtoyé, des gens, durant sa vie aux Fontaines. Les frères Charrier, dont la mine fait vivre le village. Les mineurs, les paysans, le maire… Et André, le jeune médecin égratigné par la guerre, qui a décidé de quitter la ville pour se terrer à la campagne. André s’est installé seul, dans une immense maison. Son fils Bénédict – dont il ignorait l’existence – est venu le rejoindre. André l’élève du mieux qu’il peut. Bénédict grandit et compte bien suivre les pas de son père. Il épouse Agnès, de qui il aura une fille, Bérangère. La vie suit son cours au gré des saisons… jusqu’à ce que Bérangère tombe amoureuse de Valère, un paysan. Les secrets enfouis seront de plus en plus à l’étroit…
Deux familles sont au cœur du roman: une famille de médecins, une autre de paysans. Pas besoin de préciser que les deux peuvent difficilement fricoter ensemble!
Comme la plupart des familles, elle s’était construite sur les faiblesses des uns et les silences des autres, sur les malheurs qu’ont veut oublier et les craintes de l’avenir. Elle portait les reliques du passé de ses membres, jusqu’au jour où ces traces ont explosé, inondé les rumeurs et les chuchotements, au plus profond de la vallée.
J’ai lu Trois saisons d’orage il y a plus de deux mois. Le temps a filé et il m’en reste peu de souvenirs. Plus que les personnages et leur destin, ce dont je me souviens le plus, c’est ce lieu tentaculaire, ce village où le temps semble stagner.
Les Fontaines. Une pierre cassée au milieu d’un pays en friche. Un morceau du monde qui dérive, porté par les vents et les orages. Une île au milieu d’une terre abrupte.
L’emprise que ce lieu a sur ses habitants est contagieuse. À part ça, aucun ennui, aucun emballement non plus. Le style est aiguisé, les images sont fortes. Le talent est palpable, ne faisant jamais défaut. N’empêche, un goût de poussière et, surtout, une froideur dans les émotions m’ont laissée dans le champ.
Trois saisons d’orage, Cécile Coulon, Viviane Hamy, 2017, 272 p.
Intéressant de faire un billet longtemps après sa lecture, et ton constat est parlant! Je n'ai lu qu'un seul roman de Cécile Coulon et je me retrouve dans ta critique \ »une froideur dans les émotions\ », je me souviens ne pas aimé mais surtout être restée totalement indifférente au sort du personnage principal. Bref, elle n'est pas faite pour moi 🙂 Je préfère les paysans de Kent Haruf !
Froideur, c'est bien ce qui a dû me bloquer aussi…Je ne me souviens même plus comment finit cette histoire !
Justement, je viens à l'instant de lire un autre avis, enthousiaste, mais avec quelques réserves. Pas très tentée, en ce qui me concerne. Je crois qu'on en entend trop parler…
Coup de coeur pour moi aussi, Cécile Coulon a du génie je trouve…! Dommage que tu ne sois pas si emballée…
J'aime l'écouter parler, elle me plait bien! Mais je n'ai jamais essayé de la lire. On va en rester à cette belle impression.
J'ai déjà tenté de la lire, mais j'ai éprouvé un désenchantement. J'ai donc renoncé après quelques dizaines de pages…
Elle a un talent indéniable, certes. Et une jolie popularité. Après deux essais, cette auteure n'est définitivement pas pour moi!Les paysans de Kent Haruf sont sans égal!
Moi non plus, je n'ai aucun souvenir de la fin! C'est pour dire…Cette froideur me rend indifférente!
De fait, on en parle beaucoup, de cette jeune et prolifique auteure. Ses romans recueillent beaucoup d'avis enthousiastes. Tant mieux!Son oeuvre n'est juste pas dans ma palette! Je pense que tu fais bien de ne pas être trop tentée…
Du génie? Rien de moins? Elle a un talent impressionnant, je ne le nie pas. Mais la froideur des sentiments et des émotions que j'ai trouvé dans ses romans (je n'en ai lu que deux) ne me rejoint pas. Je trouve que tout ça manque d'«incarnation».
Quand même, tu devrais pousser un peu et tenter le coup! Elle est très prolifique et ce n'est pas le choix qui manque.
Tu as eu moins de patience que moi. Ça m'étonne beaucoup!
oui ! (j'ai oublié un mot …) joyeuse fête ma belle !
Il faudra sans doute qu'elle travaille cette froideur, que je nommerais plutôt distanciation par rapport aux émotions. Il est sans doute difficile de trouver le juste équilibre entre la pathos et la froideur. Valère m'a émue, Clément aussi d'ailleurs.
Tu as raison, on parle plutôt de distanciation par rapport aux émotions. Je ne suis pas certaine qu'il faille qu'elle travaille ça dans la mesure où c'est inhérent à son style (du moins, selon les deux romans lus). Le juste équilibre est souvent difficile à atteindre!
MERCI, chère!
Je fais partie des conquises. Il me reste un souffle littéraire assez fort de cette lecture estivale. J'ai désormais envie de tout lire la concernant…
Et tu n'es pas la seule à être conquise! C'est plutôt moi, ici, qui fait cavalière seule. Après deux essais, je ne suis pas chaude à retenter le coup. Une auteure avec qui, malheureusement, je n'ai pas d'affinités. Dommage…