Un top 10 de romans et récits qui m’inspirent et me permettent de vivre mon rêve par procuration. J’en ai lu plusieurs. Il m’en reste quelques-uns à lire.
Walden ou la vie dans les bois raconte les deux ans, deux mois et deux jours que Thoreau a passées seul dans en forêt. Il y évoque sa vie en solitaire et les rencontres qu’il a faites, notamment celle d’un jeune bûcheron canadien-français solitaire, comme lui. Thoreau tourne le dos à la civilisation et s’installe seul, dans les bois, à un mille de tout voisinage, dans une cabane qu’il a construite lui-même, au bord de l’étang de Walden, Massachusetts. C’est là qu’il commence à écrire Walden, grand classique de la littérature américaine, hymne épicurien, souvent loufoque, à la nature, aux saisons, aux plantes et aux bêtes, toutes choses et tous êtres qui ne sont, selon les propres dires de Thoreau, que «l’envers de ce qui est au-dedans de nous».
En 1947, John Haines s’installe dans une cabane isolée en Alaska. Il y passera vingt-cinq ans, menant une existence rude et solitaire faite de chasse et de pêche, de pièges et de traques, de pistes tracées au sein d’étendues vierges. La furie des éléments et le sang versé seront ses principaux compagnons. Dans un univers où, face au blizzard, un feu qui s’éteint signifie la mort, où le chasseur devient parfois la proie, chaque rencontre sera essentielle. Ce récit, servi par une langue précise et forte et un sens aigu de l’observation, nous fait découvrir un des derniers grands espaces sauvages de la planète. Un pays où la neige, le feu, les étoiles sont les seuls livres que lisent ceux qui vivent au rythme des saisons. Avec sérénité, John Haines transforme son expérience intime en un récit initiatique et intemporel, où le moindre évènement trouve sa résonance en chacun de nous. Vingt-cinq ans de solitude est l’histoire incroyable d’un trappeur moderne, un hymne à la vie sauvage et un classique de la littérature du Grand Nord.
Thomas Rain Crowe est un poète américain, un de ces Baby Beats, ces jeunes écrivains ayant côtoyé à San Francisco les maîtres de la Beat Generation que sont Ginsberg et Burroughs. À la fin des années 1970, il décide de rentrer «chez lui» et de vivre quatre ans, seul, dans une cabane, sans électricité ni eau courante, sans transport ni revenu, tout comme l’avait fait 140 ans avant lui, Henri David Thoreau, qui avait tiré de cette expérience un mythique récit: Walden ou la vie dans les bois. Par son goût de la liberté, son engagement pour l’écologie, son don d’observer les choses, les êtres, les bêtes et les ciels, sa faculté à retranscrire sur le papier ses émotions et décrire un monde somptueux et rude, Thomas Rain Crowe ne démérite pas aux yeux de son maître.
Le garde commença à parler de bois à brûler. Je hochais la tête sans arrêt, comme si j’avais abattu des forêts entières avant de le rencontrer.
Ainsi débute le long hiver que Pete Fromm s’apprête à vivre seul au cœur des montagnes Rocheuses, et dont il nous livre ici un témoignage drôle et sincère, véritable hymne aux grands espaces sauvages. Indian Creek est un captivant récit d’aventures et d’apprentissage, un Walden des temps modernes.
Winter est le récit de l’installation de Rick Bass et de sa femme dans un coin reculé du Montana en plein hiver. Pas d’électricité, pas de téléphone, juste un saloon à une demi-heure de route. Mais une vallée comme au début du monde, une nature splendide et cruelle. Par moins trente-neuf degrés, le rêve se fait parfois souffrance. Dans une prose lumineuse, le défenseur de l’environnement Rick Bass redécouvre, au terme d »un progressif dépouillement, l’essentiel.
Dans les forêts de Sibérie raconte les six mois, de février à juillet 2010, que Sylvain Tesson a passés volontairement dans une cabane au bord du lac Baïkal, repérée deux ans auparavant, qu’il voulait occuper avant ses quarante ans. Son séjour là-bas n’a pas été improvisé. Il a emporté avec lui tout un matériel nécessaire à six mois de vie dans les bois. Dans le journal qu’il tient quotidiennement, Sylvain Tesson se fait à de nombreuses reprises le défenseur de la vie d’ermite, qu’il oppose à la vie en société, qu’il tient en assez piètre estime.
Julius Winsome, quinquagénaire, vit solitaire dans un chalet au cœur de la forêt du Maine. Fils et petit-fils d’anciens combattants qui lui ont transmis leur horreur de la violence, Julius ne chasse pas, contrairement aux hommes virils de la région. Il préfère chérir ce que son père aimant lui a légué: les milliers de livres qui tapissent son chalet et le Lee-Enfield, ce fusil rapporté par son grand-père anglais des tranchées de la Première Guerre mondiale. Son unique compagnon est son chien Hobbes. La mort de ce dernier, abattu par un chasseur, déclenche chez cet homme doux une fureur meurtrière. Les balles crépitent alors dans la forêt enneigée. Julius Winsome est l’histoire tendue et émouvante d’un «étranger» à la fois hypersensible et détaché, amoureux de la langue et misanthrope. Avatar du Meursault de Camus qui tuait «à cause du soleil», Julius Winsome tue à cause de la neige, symbole de pureté et de deuil. Écrit dans un style puissant et poétique, ce récit d’amour, de vengeance et de mort est à l’image du paysage, âpre, froid, cinglant. C’est aussi un hymne à la nature et à ses créatures sauvages.
Un jour, Olaf décide de tout plaquer. Un ami québécois lui avait dit: «Si tu cherche l’endroit le plus paumé du Canada, va au Yukon». Sitôt dit, sitôt fait, Olaf ira au Yukon. Un vieux rêve de gosse: construire une cabane dans le grand nord. Olaf arrive «les quatre doigts et le pouce» au Yukon, avec une scie, une hache, une carabine et plein d’enthousiasme. Arrivé à la dernière ville de ce bout du monde, il s’enfonce à l’aveuglette dans la forêt, dans les tourbières de la Taïga, dans une végétation impraticable. Au bout d’une heure, Olaf arrive près d’un lac, avec vue sur les montagnes, et se dit que cet endroit est parfait. C’est donc là, près du lac, à une heure de la ville la plus proche, qu’il décide de construire sa cabane. Ici, au milieu de rien, entre les élans, les ours et les loups, entre la solitude et les rencontres inattendues, Olaf aura vécu un an dans le grand nord en ne comptant que sur ses propres forces, et aura réalisé son rêve de gosse.
Qui est William Gasper? Ce solitaire qui, depuis cinq ans, arpente inlassablement la Lune, une «montagne de nulle part» située en plein coeur du Nevada? Qui est cet individu dont personne ne sait rien, sinon qu’il préfère la compagnie de la nature à celle des hommes? Un promeneur mystique? Un fugitif hanté par son passé? Un sage ou un assassin? Est-il vraiment seul sur sa Lune? Au fil de son ascension, Gasper revisite ses souvenirs, réels ou imaginaires, entrouvrant les portes d’un esprit lucide où subsistent les vestiges d’une existence marquée par la sauvagerie. Comme les paysages qu’il habite et qui l’habitent en retour, le mystère William Gasper ne se livre qu’à celui qui accepte de le contempler dans toute sa terrifiante majesté. Oeuvre culte depuis sa parution en 1997, L’Homme qui marchait sur la Lune est un récit incisif et noir aux accents fantastiques dont l’atmosphère rappelle Cormac McCarthy et Jim Harrison. Grâce à une narration tendue à l’extrême, Howard McCord propose une randonnée saisissante, une plongée vertigineuse dans les ténèbres qui baignent, parfois, le coeur des hommes.
Pour Karla, c’est sûr: son mari Duane est dépressif. Il néglige son entreprise, ses enfants et, bien plus inquiétant, il a abandonné son pick-up – une hérésie au Texas! Lassé, ce que Duane veut, c’est vivre. Retiré dans sa cabane, il entame une analyse et La Recherche de Proust… Ponctuée de rencontres farfelues et de tragédies, sa quête lui offrira-t-elle la quiétude espérée? Après La Dernière Séance et Texasville, Larry McMurtry offre un réjouissant retour à son héros culte avec ce roman truculent.