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Blizzard · Marie Vingtras

Blizzard, le premier roman de Marie Vingtras, est surexposé; on le voit partout, et c’est tant mieux. Il a le mérite de réunir une intrigue bien tricotée, portée par des mots bien aiguisés et des personnages complexes, profonds.

Tu connais sans doute ce dont il est question. Quelques secondes d’inattention et c’en était fait. En plein blizzard, Bess lâcha la main de Thomas, dix ans, pour attacher son lacet. En se relevant, l’enfant avait disparu.

Dès ces premiers mots, j’étais prise dans les fils de la toile tissée par Marie Vingtras. Il me fallait savoir si l’enfant perdu allait être retrouvé. Quatre personnages prennent la parole à tour de rôle, chapitre après chapitre. Ils en disent peu, à peine deux-trois pages avant que le monologue de l’un passe la puck à l’autre. Dans le présent haletant de l’histoire, surgit le passé. Sous l’épaisse couche de neige de la conscience, les souvenirs remontent à la surface. Le blizzard se dissipe et les secrets enterrés profond apparaissent. Petit à petit, les liens qui unissent les personnages jaillissent. Chaque personnage porte son lourd fardeau de culpabilité. Les cœurs purs l’emportent sur les âmes viles. Ce n’est pas nouveau, les meilleurs romans américains puisent à cette source. Les descriptions de l’Alaska, territoire sauvage, sont vibrantes et sensibles.

Il est terrible, ce roman. Terrible dans sa façon de décortiquer les rouages de la culpabilité et de la noirceur humaine. Terrible dans la tension qu’il instille. J’ai été happé du début à la fin, tant par l’histoire que par la façon de la mener. Un roman sur la culpabilité et sur les deuxièmes chances offertes par la vie. Un roman éblouissant, un des plus fort de ma rentrée littéraire.

Blizzard, Marie Vingtras, De l’Olivier, 2021, 192 p.

Rating: 5 out of 5.

26 comments

    1. En espérant que tu ailles au bout de ton envie. Il en vaut plus que la peine. Un premier roman aussi maîtrisé à tous les niveaux, c’est plutôt rare…

  1. Après le passage de son autrice à La Grande Librairie il est entré direct dans ma liste à lire…. Il est depuis quelques jours à la bibliothèque…. Espérons qu’il soit disponible rapidement lors d’un de mes passages 🙂

    1. Je croise les doigts pour toi! Ce sera un titre phare de ma rentrée. Rentrée qui, jusqu’à maintenant, ne m’a pas particulièrement éblouie.

    1. Pour une fois, oui, je rejoins l’engouement général, et sans aucun bémol. Ce qui est plutôt rare!

      Je t’encourage très très fortement à t’y plonger. Très!

  2. C’est la première fois que j’entends parler de ce titre, et avec quel enthousiasme !! Tu m’as convaincue, cela va sans dire…

    Et je vois que tu lis « Notre part de nuit » (c’est celui-là, le pavé dont tu me parlais l’autre fois ?), il a rejoint mes étagères, je suis curieuse de ton avis !

    1. Je suis totalement étonnée que tu n’aies pas vu passer ce titre, dont j’ai l’impression qu’on voit absolument partout, partout… sauf au supermarché!
      Pour une fois, sa surmédiatisation est, à mon avis, justifiée. Il est remarquable et ce, à plusieurs niveaux. Ce qui n’est pas un mince exploit. D’autant plus qu’il s’agit d’un premier roman.

      Oui, c’est ce pavé-là dont je te parlais. Je fais une pause pour entamer notre lecture commune. Après… je me demande si j’y reviendrai. Je suis… essoufflée et un peu perdue! Je me demande ce que tu en penseras, toi. Tu avais lu son recueil de nouvelles? J’ai un blanc de mémoire.

      1. Non, je ne l’ai pas lu, mais son recueil pourrait être une bonne idée de titre pour mai 2022… j’ai hâte de découvrir ce roman, que j’ai acheté -événement rare !- juste parce qu’il m’a irrésistiblement attiré l’œil en librairie ! Et puis l’Argentine… j’ai toujours été fascinée par l’Amérique latine..

        1. Comme toi, l’Amérique latine, Argentine et Brésil en particulier, me fascine. Pour ce qui est du recueil, le lire en mai est une excellente idée. Quant à son roman, j’en parle dans mon prochain billet bilan!

  3. Je l’avais noté mais l’ai déjà tellement vu passer que malheureusement l’envie m’est passée… Ton enthousiasme me pousse toutefois à ne pas le supprimer de ma liste.

    1. Non! Ne le supprime pas, grand dieu! J’ai tendance, comme toi, à fuir les romans qu’on voit partout. Je laisse généralement tomber la poussière. Mais ici, l’Alaska et la construction à narrateurs multiples, je n’ai pas pu attendre! Pour une fois, l’engouement généralisé est pleinement justifié, je trouve.

  4. Oh, ah, je suis trop ravie de lire ton colossal enthousiasme car il a rejoint ma pile à lire depuis quelques jours ! Je l’avais réservé à la bibli mais j’étais 5ème sur liste d’attente, j’ai craqué, je l’ai acheté. Je suis depuis trois semaines en train de lire une brique – La huitième vie de Nino Haratischwili – un roman extraordinaire, mais je fais de temps une petite pause dedans parce que pfiouuu quoi, le contenu est souvent intense, et même si c’est un poche, il tire sur les bras ! bref, tout ça pour dire que demain soir je suis en vacances pour une semaine, et j’ai prévu aussi d’emporter Blizzard avec moi ♥

    1. C’est un craquage qui en vaut la peine, foi de Caribou!
      J’ai vu passer ta brique sur IG. J’ai hâte de lire ton billet. Je ne cours pas après les pavés, mais lorsqu’il y en a un qui me fait envie, je n’hésite pas à m’embarquer! Bonne suite (et fin?) de lecture!

    1. Il est, jusqu’à maintenant, ma pépite de cette rentrée. Je ne suis pas prête de l’oublier, même si je l’ai dévoré en quelques heures.

  5. Je l’avais repéré, et après ton avis, je me dis qu’il me le faut au plus vite ! Et moi qui m’étais dit que je ne cèderais pas aux appels de la rentrée littéraire… C’est raté !

    1. Une seule exception en cette rentrée, ce n’est pas si mal, non? Même dans cinq ans, il demeurera un grand roman. Tu peux attendre, mais tu te priverais d’un excellent roman et d’un moment de lecture prenant!

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