Un roman français sous ma couette? Il y avait longtemps. Lorsque j’ai dû lire le nouveau roman d’Olivier Adam pour mon club de lecture, j’étais enthousiaste à l’idée de lire enfin un de ses romans.
La fille d’Antoine Schaeffer, un célèbre chanteur de la scène française, raconte. Son père s’est retiré après avoir mis un terme à sa carrière. Mais depuis cinq mois, il demeure introuvable. Ils ont bien retrouvé sa voiture et quelques effets personnels près du fleuve, mais nulle trace de son corps. Sa fille part à Lisbonne à sa recherche, sans grande conviction.
De son enfance auprès d’une mère mannequin ne faisant que passer, puis d’un père célèbre absent, la jeune femme grandit dans l’ombre de ses parents. Enfant sage, observatrice plutôt qu’agitatrice, elle se coule sans résistance dans le moule déformé de sa vie d’enfant de star.
Devenue adulte, la narratrice effacée, quasi transparente, travaille dans le milieu de l’édition. Peu entourée, elle «n’a pas besoin d’exister pour vivre». Simon l’ayant quitté par ennui, la relation amoureuse qu’elle entretenait avec lui depuis cinq ans s’évapore en quelques instants. Ce qui ne semble pas trop la bouleverser, d’ailleurs. Elle traverse sa vie comme un fantôme sur le bout des pieds.

En lisant le résumé de Chanson de la ville silencieuse, je me suis dit que ce n’était pas gagné. Je me demandais bien en quoi cette histoire pourrait me plaire. J’ai plongé dans le nouveau roman d’Olivier Adam le pied sur le frein, craignant la lourdeur et les réminiscences larmoyantes. Mes a priori superficiels sont rapidement tombés. J’ai été happée par l’histoire de cette fille délaissée par sa mère, qui grandit dans l’ombre d’un père absent et apprend à vivre sans piliers. J’ai partagé sa quête, j’ai suivi ses pas à Lisbonne – ville que j’adore –, à la recherche de ce père disparu sans explications. J’ai aimé la façon dont Olivier Adam sonde l’envers du décor du milieu de la musique, en apparence so glamour. La complexité de ce père-artiste, ses contradictions et ses failles, sont particulièrement bien dépeintes.
Le passé et le présent s’entremêlent adroitement, expliquant la vie de la jeune femme. Une vie d’enfant de star qui n’a rien d’enchanteur. J’ai eu un petit bémol pour cette protagoniste trop effacée à mon goût. C’est le genre de personnage auquel je n’arrive pas à m’attacher. Le style sobre et direct, certain dirait pauvre, m’a plutôt plu. Chaque mot est à sa place, chaque virgule bien pesée.
Et la carotte au bout du roman? La jeune fille va-t-elle ou non retrouver son père? Pour le découvrir, il faut lire! Moi, je me tais.
Chanson de la ville silencieuse, Olivier Adam, Flammarion, 2018, 240 p.
© unsplash | Holly Mandarich
Je n'étais pas du tout tentée… mais là, tu me fais hésiter. J'adore aussi Lisbonne.
J'aime beaucoup l'écriture de cet auteur et ses atmosphères. Je veux lire celui-ci aussi, surtout si tu as été conquise sans n'avoir jamais lu l'auteur.
Je veux lire \ »Des Vents Contraires\ ». J'avais vu l'adaptation ciné et l'histoire me plaisait beaucoup et évidemment j'ai vu l'adaptation de \ »Je vais bien, ne t'en fais pas\ » que j'avais adoré. Donc je me doutais que tu allais aimé car oui il est sobre, par contre je comprends ton bémol sur ce personnage totalement effacé. On aime la sobriété dans l'écriture, mais on a besoin de plus dans les personnages 😉 Le soleil est enfin de retour après 4 tempêtes, on y croit à peine !
Tu parles de mon chouchou ! J'ai lu énormément de livres de lui jusqu'à l'overdose ( les mêmes thèmes déprimants,la fatalité…) J'avais de besoin d'autre chose. Et là je dois dire que j'aimerais retrouver mon Olivier .
après avoir lu ton billet, je vais peut-être l'ajouter à ma liste finalement 😉
Je n'ai lu que \ »Je vais bien, ne t'en fais pas\ », il y a des années … Je ne suis pas très attirée par les romans d'Olivier Adam, je ne sais pas pourquoi … j'ai beaucoup à lire qui passeront en priorité 😉
Je ne savais pas qu'Adam sortait un nouveau roman. Peut-être l'occasion pour moi de renouer avec un auteur qui m'a autant déçue que séduite. Lisbonne me tente.
J'ai commencé les Lisières sans aller au bout. J'ai eu l'occasion de le rencontrer lors d'un débat et il me touche. Reste à gratter un peu et me confronter plus sérieusement à sa plume…
Je l'avais délaissé cet auteur (trop de paupérisme), mais là il semble avoir changé d'univers. Pourquoi pas?
Je viens de le refermer et n'ai pas pu résister plus longtemps à venir lire ton billet… Je pensais que tu serais plus sévère – mais c'est ton premier Olivier Adam… de mon côté, je suis très partagée… je vais certainement être la seule à avoir des a priori sur ce roman, mais bon… je m'y colle demain. Et je suis d'accord avec toi, cette fille qui est si effacée (qu'elle ne mérite même pas qu'Olivier lui offre un prénom) m'a un peu énervée. Mais c'est dans la veine d'Adam… belle journée à toi, ma belle amie qui venait du froid!
Je t'avoue que j'ai été agréablement surprise. Si ce n'avait été de mon club de lecture, je serais complètement passée à côté, et ça aurait été fort dommage.
C'était, de fait, une première pour moi. Je n'avais pas d'attentes et la magie a opéré. C'est certain, je compte poursuivre l'aventure.
J'aime son écriture, j'aime l'atmosphère qui se met en place. Je m'attendais tout de même à quelque chose de plus sombre et anxiogène. Chose certaine: j'ajoute \ »Des Vents Contraires\ » dans mes Olivier Adam à lire.
J'étais heureuse de faire enfin connaissance avec ton beau chouchou!Je comprends l'overdose. Ça m'arrive parfois avec la littérature américaine. Mais j'aime toujours y revenir…En tout cas, pas de déprime ni de fatalité, ici. J'ai l'impression qu'il se fait plus léger qu'à l'habitude. Ça reste à prouver, étant donné que c'était mon premier Adam…
Même si ça ne restera pas une lecture marquante, je suis vraiment contente de l'avoir lu et surtout, d'avoir enfin découvert cet auteur. Je n'en resterai pas là!
Je comprends parfaitement. Il y a aussi de ces auteurs qui ne m'attirent pas du tout et ce, même si je n'ai rien lu d'eux. On ne peut pas tout lire et on a des choix à faire, hein!
Même si Lisbonne n'occupe pas une si grande place, il joue un rôle intéressant.Je me rends compte qu'il n'y avait quasiment que moi qui n'avait encore jamais lu Olivier Adam!
\ »Les Lisières\ »: une histoire familiale (et de couple) en crise? Si je ne m'abuse, c'est un peu sa marque de commerce?Ici aussi, il est encore question de relations familiales troubles. J'ai bien envie d'aller plus avant dans la découverte de son oeuvre.
«Paupérisme»? À quel niveau trouves-tu? Style? Intrigue?
Très partagée? Je suis plus que curieuse de lire ton avis. D'autant plus que tu as plus d'expérience que moi en matière d'Adam!Belle et bonne journée à toi aussi!
Moi, je plonge les yeux fermés dans les romans d'Olivier Adam. Je n'oublie pas de mettre aussi à mes pieds une bouteille de whisky, indispensable pour le lire… J'adore son côté sombre, j'adore sa poésie du désespoir, j'adore sa plume noire, peu de couleurs, même pas de gris, souvent c'est du noir, et j'adore lire Olivier Adam la nuit avec un verre de whisky…
J'ai envie de connaître ton avis Sonia! J'ai adoré Olivier Adam pendant des années pour en avoir une overdose.
Toute une mise en scène atmosphérique pour une lecture. J'adoreeee!Et dis-moi, quels sont tes titres préférés entre tous?
Intrigue : toujours des histoires de banlieues sinistres avec des gens qui ont des tas de malheurs. ..
Ajoute aussi Les lisières, Marie-Claude ! Mon préféré !N'est-ce pas qu'elle est belle son écriture ? :-))
un peu pareil pour moi, Fanny… je devrais publier mon billet demain 😉
C'est noté, chère Delphine!Je suis, de fait, tombée sous le charme de son écriture!
C'est vrai? J'imagine qu'à trop en lire, on frise la surdose!Je te rassure, ce n'est pas si lourd que ça, dans ce roman. Du moins, c'est l'impression que j'en ai. Et on sort de la banlieue, aussi. J'avoue toutefois que les malheurs l'emportent sur les bonheurs!
C'est vrai, comme beaucoup je trouve son univers redondant et vachement mélancolique. J'y vais à petites doses avec lui! Mais ça ne m'a pas empêchée d'aimer très fort bon nombre de ses romans! Peine perdue m'a beaucoup plu, un roman choral réussi. Un autre titre, plus ancien, Le cœur régulier est une belle histoire d'un frère et d'une soeur (adapté au cinéma d'ailleurs) <3 Ce nouveau roman aura son tour, un jour!
Falaises, Des Vents Contraire, Je vais bien ne t'en fais pas…Voilà mon triptyque, pour le moment. En attendant la suite…
Pour moi, la redondance peut avoir du bon. Lorsqu'on apprécie les mots et l'univers d'un auteur, c'est toujours un plaisir de s'y replonger. Mais je peux comprendre l'effet de saturation!C'est justement \ »Peine perdue\ » qui se trouve dans ma pal. Un roman choral en plus? J'adore!
Excellent triptyque! Je note ces titres. Si j'accroche toujours après \ »Peine perdue\ », qui se trouve au chaud dans ma pal, je poursuivrai l'exploration.
Je suis comme toi, en lisant le résumé je me dis qu'il n'est pas du tout pour moi ce roman. Mais contrairement à toi, je ne vais pas franchir le pas 😉
Comme le roman d'Adam était au programme de mon club de lecture, je n'ai pas trop eu le choix! Mais je ne regrette rien. La glace est brisée!Ce roman risque de te laisser sur ta faim. Je comprends que tu ne franchisses pas le pas!
Je suis en train de le finir, et je l'aime beaucoup ! ça respire Olivier Adam et ses errances, ses doutes, mais j'adore ! Si tu veux en découvrir d'autres, essaie \ »Je vais bien, ne t'en fais pas\ », ou encore \ »Les lisières\ » (Mais c'est mon chouchou et je ne suis pas objective, d'autant moins que je l'ai vu en vrai et qu'il m'a touchée par sa timidité)
De toute évidence, il est l'auteur chouchou de plusieurs! Merci pour les deux suggestions. C'est certain que je vais récidiver!