
Corey traîne son adolescence tranquille à Quincy, une banlieue de Boston. Il vit avec sa mère Gloria, une hippie blonde. Gloria a mis ses aspirations intellectuelles de côté après sa rencontre avec l’agent de sécurité du MIT, Leonard, physicien autodidacte doté d’une intelligence bouillonnante. Il est disparu après l’avoir mise enceinte.
Très vite, le ciel leur tombe sur la tête: un diagnostic de sclérose latérale amyotrophique (SLA) va faire mourir Gloria à très petit feu. Corey doit vite devenir un homme et la béquille de sa mère. Il délaisse l’école, trouve des petits boulots sur des chantiers de construction. Il se rapproche de son père revenu dans les parages et développe une amitié tortueuse avec Adrian, un fils de riche névrosé. Alors que la santé de Gloria se détériore, la vie de Corey s’effondre. Le naufrage devient inévitable.
J’étais impatiente de lire le deuxième roman d’Atticus Lish. Mais mon dieu, que c’était long. Tellement long. Inutilement long. J’aurais retiré la moitié des pages. Lish explore les thèmes de l’isolement, de la survie et de l’amour, créant un roman douloureusement magnifique. L’intrigue serpente un brin, semblant ne pas savoir exactement dans quelle direction elle veut aller; la maladie de Gloria et la réaction de Corey étant le seul liant du début à la fin. J’ai trouvé le déchaînement d’actions et de rebondissements dans le dernier tiers du roman étourdissant. Lish donne vie à des personnages profondément humains, avec leurs luttes, leurs désirs et leur vulnérabilité. Si Corey et Gloria sont parfaitement capturés, d’autres personnages importants ressemblent à des caricatures placées là pour servir l’intrigue.
Au final, un roman crève-cœur trop bavard, dans lequel la surcharge d’informations et de détails vient se superposer aux émotions. Restera gravé dans mes souvenirs le dévouement de Corey envers sa mère, son besoin de la protéger.
Le monde de la berge fleurie, Atticus Lish, trad. Céline Leroy, Bourgois, 2023, 629 p.
© unsplash | Soroush Karimi
Quel dommage ! La couverture a de si belles couleurs… Des longueurs, des personnages caricaturaux, ça ne donne pas envie de se plonger dedans. J’avais noté son premier roman à sa sortie, me le conseilles tu ?
Oui, quel dommage. Je l’ai terminé, de peine et de misère. Par respect pour l’auteur, qui y a mis beaucoup de sa vie dedans.
Je n’ai pas lu son premier roman, que j’avais aussi noté et dont j’avais entendu beaucoup de bien. Maintenant, il vient de descendre au bas de ma liste d’envies!
J’ai aussi entendu beaucoup de bien pour ce Monde de la berge fleurie. Mon billet fait tache! Heureusement, il n’engage que moi!
Un roman crève coeur trop bavard … Son sort est réglé !
C’est fou comment peu de mots peuvent avoir un tel effet! Reste que, comme toi, certains mots peuvent éteindre radicalement mon envie de lire un roman.
oh, tu m’en avais parlé, de cette coupe nécessaire – moi qui publie à l’inverse, un roman tout aussi fort (sur la famille) mais d’une centaine de pages – j’ai toujours son premier à cet Atticus, donc je veux le lire. C’est vraiment dommage (comme les personnages secondaires) – mais tu restes sur une bonne impression, donc ça me tente encore!
Ne te prive surtout pas de plonger dans son premier roman, dont je n’ai entendu que du bien. Pour celui-ci aussi, d’ailleurs. Très peu de mots négatifs. C’est moi, là, avec mes irritants littéraires dans le tapis!
ah mince, je l’ai acheté et pas encore lu….tu ne me donnes pas très envie 😉
Non, non, fonce. Tu passeras un très bon moment (du moins pour le premier quart!) et, qui sait, pour la suite aussi. Les romans dans lesquels une famille atypique est confrontée à un drame… ça m’emballe toujours. Malgré mon billet, je serais restée curieuse de le lire!
Nous sommes le 1er, j’ai commencé le pavé ! Je retrouve sa plume avec toujours autant de plaisir ! Je me suis réservée 3 romans graphiques pour prendre un peu l’air !
Je le commence aussi aujourd’hui, après un court passage de 150 pages dans les ruelles et appartements malfamées de Toronto! J’avoue que l’épaisseur du roman m’indispose un brin! Je comprends l’emprunt de romans graphiques!