
J’attendais avec impatience de nouveaux mots de Robin MacArthur. Ce roman, aussitôt reçu, aussitôt lu. Les premières pages des Femmes de Heart Spring Mountain sont d’une force magnétique. Elles m’ont agrippé fermement.
Vermont, août 2011. L’ouragan Irene se déchaîne. Bonnie a la mauvaise idée, après son shoot d’héroïne, d’aller prendre un bain de pluie. Debout, les bras en croix, elle se tient sur un pont juste avant qu’il ne s’effondre. Aussitôt apparue, Bonnie disparaît. Sa fille Vale coule ses jours en Nouvelle-Orléans depuis qu’elle a cru préférable de s’éloigner de la toxicité de sa mère. Voilà huit ans que mère et fille ne se sont pas vues. Le jour où elle reçoit un appel de sa tante Deb, lui annonçant la disparition de Bonnie, le cœur de Vale fait trois tours. Elle prend le bus, direction Vermont. Vale s’installe dans une vieille caravane laissée à l’abandon sur le terrain de sa grande-tante Hazel, tout près de sa tante Deb. Tout en recherchant ardemment des traces de sa mère, Vale désosse son passé ancestral et renoue avec les lieux qui l’ont vu grandir.
J’ai tourné la dernière page du roman de Robin MacArthur avec un gros pincement au cœur. Je n’étais pas prête à quitter ses personnages si vite. Je me suis attachée et sentie très proche de Lena, la mère de Bonnie, vivant dans les bois avec Otie, son hibou borgne qu’elle a sauvé d’une mort certaine. La détresse de Hazel, cette octogénaire gagnée par la démence, m’a fortement émue. Deb, ex-hippie et belle-fille de Hazel, est aussi un personnage fascinant. Les hommes, quoique beaucoup moins présents, ne sont pas en reste. Qu’ils jouent le rôle d’amant, de mari et père ou de fils, ils m’ont touchée par leur sensibilité et leur bienveillance.
La construction du roman est extrêmement bien huilée. J’ai pris un vibrant plaisir à me promener entre les époques (2011, années 50 et 80) et à remonter le fil de l’histoire. Le changement de temporalité s’accompagne d’un changement de point de vue. Les voix se côtoient sans jamais s’entrechoquer. Robin MacArthur dépeint avec un doigté de maître les paysages rugueux et les émotions à fleur de peau, les éléments déchaînés et les réflexions sur l’héritage familial, le sentiment d’appartenance. Elle rend palpable l’atmosphère de la région, tant sa somptuosité que son âpreté. Dans une langue vibrante et précise, traduite avec beaucoup de justesse, elle livre un premier roman d’une noirceur lumineuse, porté par des personnages forts et flamboyants. Un roman émouvant, vibrant d’humanité.
Les femmes de Heart Spring Mountain, Robin MacArthur, trad. France Camus-Pichon, « Terres d’Amérique », Albin Michel, 2019, 368 p.
Je l'ai terminé ce matin, en effet un très beau roman vibrant d'humanité !
ah ravie que tu aies aimé aussi ! et pareil, j'ai adoré Lena et son hibou 😉 quel beau roman !
Comment résister ?!!
C'est le genre de roman, si on aime le moindrement la littérature américaine, qui ébranle juste assez et réconforte en même temps. Un très agréable moment de lecture… J'en aurais pris encore un peu!
Le contraire aurait été étonnant, non? Une auteure à suivre de près, hein?!Tu l'a prêté à ta maman?
Nous sommes bien d'accord! Tu avais lu son recueil de nouvelles? Je ne me souviens plus…
une auteure à découvrir si je comprends bien! je note son roman dans un premier temps
oui !
Pfffffffff (mode Schtroumpf Grognon), le recueil et le roman sont toujours dans ma PAL… Mais pourquoi y a-t-il autant de livres intéressants ????
Déjà qu'ils soient dans ta PAL, c'est extrêmement bien, non?! Elle semble monstrueusement gigantesque, cette PAL? C'est le cas?
Tu as TOUT compris. Et pour une fois, ce n'est pas trop tout noir!
Et, quel est le verdict?
Il me plairait à coup sur!
Il vient juste d'atterrir dans ma PAL !
Tu ne crois pas si bien dire…. Ça s'est diablement empiré avec la liseuse… un simple clic depuis chez toi suffit ! 🙁 🙁 🙁
Et merdouille ! Je l'ai eu en mains (d'occasion en plus !) et reposé. Me voilà bien . Bon, mais j'ai \ »Le coeur sauvage\ » pour me rattraper, que je garde sous le coude pour le mois de mai 😉
À coup sûr, c'est certain. Et… ça va te changer de la littérature québécoise!!!
Tu viens de faire une très belle acquisition. J'espère qu'il te plaira autant qu'il m'a plu…
Tu devrais te mordre le doigts. D'occasion, en plus!Tu n'as pas tout perdu! Avec \ »Le coeur sauvage\ » pour #mai en nouvelles, tu es bien ferrée!
Je n'ose même pas penser le nombre de livres qu'il y aurait sur ma liseuse si j'en avais une! D'où le fait que je n'en aille pas! J'ai une légère tendance à la compulsion, mais je me soigne!
Je suis plongée dedans après l'avoir acquis samedi… grâce à toi ! Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il n'aura pas moisi longtemps dans ma PAL. Mieux, et c'est suffisamment rare pour être noté : il n'y a même pas été ! Pour l'instant, j'aime beaucoup. Les personnages sont intrigants, attachants, plein de failles et d'étincelles. Pourvu que ça dure ! Merci pour ton inspiration :*
Comme moi, aussitôt reçu, aussitôt le nez dedans. C'est tellement bien dit: les personnages sont «plein de failles et d'étincelles»… Et, la bonne nouvelle, c'est que oui, ça va durer!
Oh mais oui ! je l'ai déjà remarqué ! Je le veux celui-là… aussi… pffff !
Tu sais donc ce qu'il te reste à faire!
Je n'étais pas très tentée au départ et puis maintenant… si !! Merci ! Encore une écrivaine à découvrir, le pied ahah
Cette auteure à toutes les chances de te plaire. Le contraire m'étonnerait beaucoup beaucoup…
ça a l'air vraiment beau !
Une sacrée claque pour ma part aussi. Quelle auteure et quelle plume! 🙂
Oui, quelle auteure et quelle plume. De l'américain pur jus, comme j'aime!
Oh, ça n'a pas juste l'air… ça l'est! De la littérature américaine «apaisante», pas torturé, pour faire changement!
Une très belle lecture, et quelle écriture <3
Je suis à 100% d’accord. La traduction est si juste. Une auteure à suivre de près.