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La famille Fang · Kevin Wilson

Été 2012, à Brooklyn et Manhattan, dans toutes les vitrines des librairies que je croise, une très jolie couverture me fait de l’oeil. Je note. J’attends la traduction française, qui arrive en février 2013. Immense déception: Presses de la cité a fait un autre choix de couverture, beaucoup moins heureux… Je fais abstraction du contenant et me plonge dans le contenu.

Ça raconte l’histoire de la famille Fang. Dans cette drôle de famille, il y a Caleb et Camille, un couple d’artistes qui font des performances dans des lieux publics: centres commerciaux, musées… Il y a aussi leurs enfants Annie et Buster. Pour démentir l’opinion selon laquelle les enfants sont un frein à la création, les Fang ont prévu que leurs enfants participeraient à leurs projets. Le temps passe. Tandis qu’Annie n’a cessé de se rebeller contre ses parents, Buster s’est péniblement extrait du cocon familial. Devenus adultes, ils doivent faire face à la réalité. Annie est devenue actrice, Buster, écrivain. Il a écrit un roman qui a eu un succès respectable avant d’en écrire un second qui a fait un énorme flop. Journaliste pigiste, il écrit maintenant des articles, dont un sur des laceurs de patates! Frère et soeur rentrent au bercail. La famille est de nouveau réunie après des années de séparation. Tandis qu’Annie et Buster essaient de réaliser leurs projets personnels et de trouver une forme d’équilibre, ils sont une fois de plus happés par la folie créatrice de leurs parents, qui, pour couronner leur carrière, ont imaginé une mise en scène dépassant de loin toutes les précédentes.

Dans cette comédie décapante, Kevin Wilson brosse un tableau au vitriol du milieu de l’art, doublé d’une réflexion amère sur les conséquences qu’ont les ambitions démesurées des parents sur leurs enfants. Délicieux et grinçant comme j’aime.

La famille Fang, Kevin Wilson, Presses de la cité, 2013, 400 p.

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