J’ai entendu Marc Cassivi, sur notre radio d’État, dire qu’Emmy Lapointe était l’UNE des nouvelles voix de sa génération. La Y. On ne lance pas des mots en l’air comme ça sans qu’il y ait un soupçon de vérité. J’étais curieuse. Je l’ai donc lu. Comment dire… Il y a des livres qui, une fois refermé, te donne l’impression d’avoir une arête de pognée dans la gorge. T’as beau avaler trois gorgées d’eau, manger une croûte de pain, y’a rien à faire. Ça reste pogné.
C’est cette impression-là que m’a laissé le premier recueil de nouvelles d’Emmy Lapointe. Il m’a fallu le terminer et zieuter la quatrième pour réaliser que je venais de lire un recueil de nouvelles. Je pensais que je venais de lire un récit. Une chose que j’ai apprise, c’est qu’il s’agit d’une autofiction. J’ignore à quel point Emmy Lapointe a glissé un peu beaucoup d’elle entre ces pages. Là n’est pas la question, et ça ne change en rien mon ressenti. La narratrice est au tout début de sa vingtaine. Enfant unique de parents séparés, dont elle est très proche. Des amis en masse. Elle étudie à l’université en études littéraires. Elle vit à Québec, pis à Rimouski, le temps de quelques sessions, pour changer d’air. Elle va à ses cours, prend un taxi ou un Uber, écornifle les conversations dans les cafés, sort dans les bars, joue aux échecs. L’angoisse de vieillir, de grandir, l’étrangle par moment. En gros, ça peut se résumer à ça.
La liste de choses qui m’a fait tiquer est longue. Je vais aller au plus haut de la liste. J’ai trouvé que les coins étaient tournés ronds. La fille prend du Efexor. Elle fait une pipe à un gars dans les toilettes, va au cinéma avec un autre, couche avec une fille, en désire une autre dans les douches d’un gym. Find. J’ai eu l’impression d’être le petit oiseau écornifleur. De rester tout le temps à la surface. Je préfère quand ça va un peu plus en profondeur.
J’ai rien compris à certains chapitres. Elle parle de qui, là? Parce que les noms sont rares. Ce flou, ces imprécisions sont peut-être voulus. Si c’est le cas, ce n’était pas clair. Dans la dernière moitié du livre, elle s’adresse à quelqu’un. Je n’arrive pas à déterminer à qui. J’ai le choix entre deux gars. Pis elle s’adressera ensuite à une fille, vivra des affaires avec elle. Au début, je pensais qu’elle parlait d’un des deux gars. Il a fallu l’accord du féminin pour comprendre qu’elle parlait d’une fille. Tout ça pour dire que j’ai eu de la misère à suivre les sinuosités de sa pensée.
Une autre affaire : je l’ai trouvé condescendante, la fille. J’peux pas, ça. Dans un livre ou dans la vraie vie, j’peux juste pas. De diviser le monde en beau pis laitte, je trouve ça réducteur. Il y a sans doute / peut-être de l’ironie cachée derrière tout ça, mais ça m’écorche l’esprit. Elle flatte dans le sens du poil ce qu’elle aime, ce qui l’attire. Pour le reste, elle n’est pas loin de cracher dessus. Tsé, quand tu traites le monde de cons pis de caves… C’est trop facile de détourner la tête et de jouer à l’indifférente face à ce qui ne fait pas notre affaire. Cette façon de casser le monde en deux me fait peur.
Il y a un couple qui arrive. Les deux étaient beaux, lui plus qu’elle.
Le préposé est arrivé, il était assez laid.
J’ai sorti ma carte, le barman était laid.
La caissière est laide, ses lèvres ont l’air de tenir une vingtaine de clopes par jour, mais ses yeux sont beaux. Gris, pas trop froids.
L’infirmière avait l’air sympathique, mais un peu conne.
Une étudiante conne a posé une question conne. La prof a répondu calmement, je n’ai pas compris comment elle fait.
J’ai parlé avec un des étudiants en échange. Il était français. Il portait des bretelles, buvait du vin, je trouvais ça un peu cliché. Il était plutôt beau.
Il y a une femme qui est entrée. Assez vieille. J’ai voulu ne pas y prêter attention, parce que je parle toujours des vieux, j’en ai assez écrits, mais elle, on ne pouvait pas vraiment l’ignorer.
– Moi, c’est Claudette.
Je n’ai pas compris pourquoi elle se présentait, alors je n’ai pas répondu. Je l’ai beaucoup regardée. J’ai pensé que ça avait du sens qu’elle s’appelle comme ça. Ce n’était pas très beau comme nom, elle non plus n’était pas très belle. Elle était trop bronzée pour un mois de décembre. Sa peau était gonflée d’alcool et de nuits blanches.
Je ne réponds pas, parce que je le trouve cave. Elle parle du chauffeur de taxi, avec « sa tête de gamer qui écoute beaucoup de pornos, du Hentai surtout et qui bouffe des Cheetos.»
J’ai pris le 802. Je pense que c’est le trajet de bus qui m’écoeure le plus. Je ne sais pas trop pourquoi. Je pense que c’est les ados de Vanier. Ils sont cons et laids. L’adolescence leur va mal.
J’aurais pu continuer. Quelques passages (l’accident de la Caravan, la visite de la grand-mère au centre de vieux) ont du souffle et du mordant. Dommage qu’ils soient noyés dans le magma du reste. Je me suis déjà fait ramasser, une fois, parce que je n’avais pas dit du bien d’un premier roman québécois. Je n’avais, paraît-il, rien compris à la démarche de l’auteur, à son histoire. Je ne pense pas qu’il faut « comprendre » quand on lit. Je pense qu’il faut se laisser porter par les mots, les ressentir, les laisser nous atteindre. Des gouttes de pluie derrière une vitre, on les voit sans qu’elles nous touchent. C’est ce qui m’est arrivée avec Les marées se briseront sous tes pieds. J’imagine que mon incompréhension vient du fait que je suis trop vieille, ou trop conne, ou trop cave!
Les marées se briseront sous tes pieds, Emmy Lapointe, Leméac, 2021, 136 p.
@ unsplash | Milada Vigerova
Tu n’es ni trop vieille (qu’est-ce que je dirais sinon), ni trop conne (on apprécie souvent les mêmes livres, on les ressent de la même façon, sinon ça voudrait dire que moi aussi), ni trop cave ! Juste, tu n’as pas aimé et tu l’expliques très bien.
Nous sommes des âmes soeurs littéraires, miss!
Quant à mes explications… Ce n’est pas l’avis de certaines!
J’ai lu ça….
C’est bien vrai ça, le titre donne envie de lire le recueil !
Tu es passée à côté et ça aurait pu arriver à n’importe qui. Au suivant !
Il a un très bel accueil, par ici. Tous les goûts sont dans la nature, et c’est plus que bien ainsi.
Ouille, les extraits que tu partages ne donnent vraiment pas envie effectivement, une telle pauvreté dans sa vision du monde c’est plutôt affligeant.
«J’imagine que mon incompréhension vient du fait que je suis trop vieille, ou trop conne, ou trop cave!» : Hahaha j’adore ton auto-dérision. Je rejoins ta team !
Le titre était beau, je me suis dit flûte, encore une envie de lecture en perspective, et puis non, ouf et merci !
Apparemment, je n’ai rien compris à ce recueil! Mais j’ai ressenti, par exemple!
Le titre est magnifique, je te l’accorde.
Évidemment, il fallait que quelqu’un m’écorche dans une critique, c’est ok.
Les extraits que tu as mis sont peu représentatifs. Je prends celui avec les jeunes de Vanier par exemple. Tu oublies ce que j’écris après. Voici le paragraphe complet : « J’ai pris le 802. Je pense que c’est le trajet de bus qui m’écœure le plus. Je ne sais pas trop pourquoi. Je pense que c’est les ados de Vanier. Ils sont cons et laids. L’adolescence leur va mal. Et je ne sais pas, j’ai tout le temps peur qu’ils m’insultent. C’est cave, ils ne le font jamais, mais moi je le fais tout le temps dans ma tête, comme pour me défendre. C’est sûrement moi qui suis tarée. »
La vieille du bar, Claudette, elle est laide, mais pourtant, j’ai envie d’écrire sur elle, parce qu’au final, c’est des outsiders que je parle le plus, c’est des gens qui son sans bruits, de l’ordinaire. Et que si j’en parle, c’est que j’ai la chienne de vieillir aussi.
Le chauffeur du taxi est dangereusement méprisant et misogyne. Tu ne le cites pas quand il me dit « tu serais plus belle si tu souriais ». Je crois que je ne me suis pas faite comprendre auprès de toi quant aux mécanismes de défense, c’est précisément ça pourtant : rejeter avant d’être rejetée. Je ne pense pas être la seule à agir ainsi, mais oui, ça reste un mécanisme violent.
Je pourrais continuer.
Je pense que ça peut choquer la violence de l’ordinaire, « le poids du vide ». Après, est-ce que mon livre reste en surface? Probablement un peu, mais je pense qu’il y a beaucoup de choses entre les lignes, dans les non-dit. C’est un premier livre fini à 21 ans. J’ai de la misère avec moi aussi par bout.
Le mélange des 3 « tu » est assez difficile en effet. C’est un risque que j’ai pris, ça a payé pour certain.es et pour d’autres non.
Je suis aussi payée pour faire des critiques. Je fais plus attention maintenant au poids des mots que j’utilise, parce qu’un jour mon directeur littéraire m’a dit « oublie pas que tout le monde dans ce milieu là est mal payé et que tout le monde fait ça avec les meilleures intentions de création. Oublie jamais que ceux et celles que tu critiques te liront. »
Je ne pense pas que tu sois conne ou vieille comme je ne pense pas être jeune et conne. Je pense qu’il y a différentes sensibilités, différentes communications et réceptions. Même si ça fait mal, je sais que je ne peux pas être aimée de tout le monde. Et je savais qu’en publiant, qu’en acceptant le transfert dans la sphère publique, j’acceptais la vulnérabilité qui venait avec.
Bonjour Emmy, je te remercie pour tes mots. Je te remercie aussi pour ton humilité. Je te remercie enfin de t’adresser à moi au «tu», contrairement au «vous» des commentaires de Léane et de Julie, et aux prochains du même ton auxquels je ne répondrai pas.
Ton roman ne m’a pas plu, c’est vrai. Mais je ne t’écorche pas, toi. En aucun cas. Je m’en prends plutôt à ta narratrice. Aussi, il n’y aucune attaque personnelle dans mes mots.
Je ne suis pas rémunérée pour écrire, ni pour tenir mon blogue. Aussi, jamais je n’aurais l’envie ou la prétention d’affirmer que je suis une critique. J’écris mes impressions de lecture, en toute subjectivité. Je partage un ressenti, non une vérité objective.
Je ne cherche pas à être de mauvaise foi, je n’ai pas mis les citations dans le but d’appuyer un point de vue que je tiens à défendre. Je n’ai pas de points de vue à défendre. J’écris comme je le sens. Peut-être que je sens mal. Si tu penses que j’ai cherché la bibitte pour te blesser, ou lancer des mots gratuits pour être méchante, ce n’est pas le cas. J’ai écrit en toute franchise comment j’ai reçu ton recueil dans les dispositions où je l’ai lu. Si je l’avais lu il y a quinze ans, ou si j’étais une de tes connaissances, il y a des chances que mon ressenti aurait été différent.
Mon lectorat me connaît bien et sait à quoi s’en tenir. Ce serait me prêter un pouvoir que je ne détiens pas et n’ai pas envie d’avoir, que de prétendre que mes mots influencent à ce point la lecture d’un livre. Mon lectorat fait ses propres choix, que j’apprécie ou non une oeuvre. Il apprécie aussi mon honnêteté et le ton de mes billets.
Quant au poids des mots. Parce que ceux et celles que l’on «critique» liront un jour ces mots, on devrait toujours mettre des gants blancs? Jamais je ne m’attaque aux auteur(e)s. Je partage mon ressenti sur un livre. Je ne dis pas qu’un tel écrit mal, ou que son imaginaire est bancal ou autre (il m’arrive à l’occasion de lire des billets où le ton tranchant, voire méchant, est à mon sens déplacé et va trop loin, précisément parce qu’il attaque l’auteur(e), et non son livre). Je dis qu’il s’agit d’un style qui me déplaît (à moi), que l’imaginaire ne me rejoint pas (moi), que je trouve les ficelles trop grosses, etc. Sur ce, j’avais écrit un billet sur deux livres de Simon Boulerice que je n’avais vraiment pas aimés. Sa réponse m’avait agréablement étonnée. Il écrivait que j’étais dure, mais honnête dans mon ressenti, et surtout, que je ne m’en prenais jamais à lui. Ce qu’il avait apprécié. On pourrait en reparler!
Tu en es consciente, chaque roman trouve ses lecteurs. On ne peut pas plaire à tous. Je partage, sur mon blogue, mes coups de coeur, mes lectures plus mitigées et mes «montées de lait». Je ne cautionne pas le fait que, parce que «le milieu» est petit, il faut ménager les egos et tous claironner dans le même sens. Ne parler seulement des livres qui nous plaisent? Alors que, derrière la porte, on ne se gêne pas pour dire tout le mal que l’on pense pour ce même livre? Je trouve que ce serait hypocrite.
Si je m’étais enthousiasmée pour ton recueil, j’aurais sans doute eu droit à un gros merci, mais sans plus. Sûrement pas à des justifications et des applaudissements sur mon ressenti, comme quoi j’aurais «bien» compris ton livre.
Je suis contente pour toi, ton roman a un très bel accueil. Il a même été en réimpression. Ce qui n’est pas rien. Alors, tu devrais mettre de côté mon billet et te réjouir de l’accueil positif de ton livre. Les critiques, les vrai(e)s, ont plus de poids que moi pour faire vendre ou non un livre.
Ce commentaire s’adresse aussi à Léane et Julie, et aux autres qui prendront ta défense de façon vindicative. J’ai préféré t’écrire à toi. Tu m’apparaît plus sympathique. Il n’y a pas lieu de faire un débat sur un simple ressenti de lecture.
Tu le dis bien: il y a différentes sensibilités, différentes communications et réceptions. Les auteur(e)s écrivent une oeuvre pour qu’elle sorte d’eux et qu’elle rejoigne le monde. Ils la laissent y vivre, avec tout ce que ça implique.
J’ai lu le recueil dès sa sortie et l’ai dévoré en une soirée. La variation du ton des histoires qu’on y retrouve est ce qui rend Les marées se briseront sous tes pieds pertinent à mes yeux. Ça donne l’impression de la vraie vie, parce que, des fois, la vraie vie est pas toujours profonde et on se rappelle des événements plus banals parce que ce sont ceux qui nous façonnent.
Je trouve que d’insérer ces extraits précis à votre critique est très réducteur. Aucun contexte. L’écriture permet de voir à travers les yeux de l’autrice. Et ce serait mentir de dire que je n’ai jamais eu peur un peu des adolescents même rendue à l’âge adulte. C’est cru, mais c’est vrai, et je trouve bien plus condescendant de se moquer du public cible de l’oeuvre en ridiculisant le ton du roman que de dire avoir pensé que des gens étaient laids – sans leur dire, qui plus est.
Je trouve dommage que certains ne liront pas ce livre d’après cette critique.
Vous n’êtes ni vieille ni conne, mais il y a certainement matière à débat sur plusieurs de vos points. Comme vous avez choisi de publier votre critique, je me permets de la critiquer publiquement.
Reprenons du début.
D’abord, je trouve assez surprenant qu’une grande lectrice comme vous ne prenne pas la peine de voir de quel type de livre il s’agit avant de le lire. Certes, les étiquettes sont parfois là simplement par but éditorial, mais reste que c’est essentiel de savoir comment se construit le livre que nous nous apprêtons à lire. Le paratexte, c’est le contrat entre le lecteur et le livre.
Il s’agit, donc, d’un recueil de nouvelles, c’est-à-dire que chaque nouvelle se comprend indépendamment de l’ensemble, qu’elle a sa propre «existence». Nous avons une seule et unique narratrice pour toutes les nouvelles et un ordre chronologique (et géographique) pour les situer les unes par rapport aux autres. Super, nous avons un effet d’ensemble. Cependant, il ne s’agit pas non plus d’un roman par nouvelles, et je crois que c’est l’une des erreurs que vous avez commise et qui a eu une incidence marquée sur votre appréciation – ou non – du recueil. Certes, l’utilisation des pronoms rend les choses un peu flou, mais si on garde en tête que chaque nouvelle est indépendante de l’ensemble, il reste que le personnage auquel le pronom fait référence est tout à fait clair. Vous dites vouloir vous laisser porter par les mots et les ressentir, mais c’est votre désir de créer un sens d’une nouvelle à l’autre qui engendre votre incompréhension.
Par la suite, vous aimez lorsqu’il y a plus de profondeur ? Parfait ! Alors pourquoi ne pas développer davantage ce point qui relève de votre goût et de vos intérêts ? Il s’agit ici d’une attente que vous aviez envers le livre, attente qui n’a pas été comblée. Ça prend une variété de lecteurs pour avoir une variété de livres. C’est génial, c’est super. Ça aurait valu la peine de vous entendre là-dessus.
Là où, pour moi, ça ne passe pas, c’est votre perception de la narratrice qui est condescendante. Déjà, votre manière de l’exprimer est tout aussi condescendante. Bel exemple ! Vous n’êtes ni vieille ni conne, mais il y a clairement quelque chose que vous n’avez pas compris. Oui, il faut se laisser bercer par les mots et ne pas toujours chercher à comprendre, mais, justement, quand on n’arrive pas à comprendre on se garde de critiquer. 50 % du temps, je ne comprends pas trop la poésie que je lis. Ça tombe bien, je ne la critique pas non plus.
La narratrice est une jeune femme début vingtaine qui assume ce qu’elle pense. Et oui, des fois elle croise quelqu’un qu’elle trouve un peu laid. Tout le monde s’est déjà dit que telle personne n’est pas très belle, que telle autre manque de jugeotte, etc. Ce n’est que purement réaliste, comme tout le reste du recueil qui est à votre goût trop banal. Pourtant, la narratrice n’a jamais exprimé haut et fort ou dans ses gestes la condescendance dont vous l’accusez. C’est tout simplement une voix réaliste qui ne se cache pas derrière des belles phrases toutes faites, ce dont vous ne semblez pas du tout avoir compris. À la place, vous auriez pu dire que la perception physique de la narratrice envers d’autres personnages est un tic d’écriture.
Aussi, vous vous demandez s’il n’y a pas un peu d’ironie derrière tout cela… j’en viens vraiment à me demander ce que vous avez compris de ce recueil. La narratrice A une vision ironique du monde. Oui, il y a – plus qu’un peu – de l’ironie dans ce recueil et vous ne l’avez pas compris. D’ailleurs, si vous aviez cité le livre pour en donner un exemple et non simplement pour vous donner raison, vos lectrices et lecteurs auraient pu en juger par eux-mêmes. Vous avez cité Emmy Lapointe avec mauvaise foi. C’est triste à voir.
Je ne mâche pas mes mots parce que je pense que c’est exactement ce que vous avez réservé à Emmy Lapointe. Par contre, je ne pense pas que vous êtes conne, ou laide, ou vieille, ou peu importe quoi d’autre. Je pense juste que vous avez ouvert Les marées se briseront sous tes pieds avec une panoplie d’attentes – mais pourtant sans savoir qu’il s’agissait d’un recueil – et que vous vous en êtes tenues à ces attentes mordicus au lieu de rester ouverte d’esprit et de vous laisser porter par la voix d’une jeune narratrice qui n’a pas le même vécu ni la même vision du monde que vous. Au fond, n’est-ce pas pour cela que nous lisons, pour nous sortir de notre propre regard ?
Je ne saurais mieux dire! Tu as les mots justes, Mumu!
Sur ce, je te donne entièrement raison: magnifique titre.
De toute façon, tu as déjà tant à lire. Tu t’en sors, avec L’Art de la joie?
Arrête ne m’en parle pas, je devrais le terminer aujourd’hui, j’ai hâte de passer à autre chose et ne sais quoi en penser!
Tu m’impressionnes quand même d’être passé à travers!
Ta chronique a provoqué des commentaires passionnants… et incroyables…Il faut effectivement de tout pour faire un monde, ouf.
Je préfère ça à la pensée unique et unilatérale.
amusant car tu savais que tu prenais un risque en publiant ce billet de voir arriver les loups … comme quoi ! Et pour ma part, je trouve l’une d’entre elles extrêmement condescendante dans son billet 😉 elle te juge en tant que personne et non lectrice même si elle s’évertue à répéter le contraire. Aimer un livre ou ne pas l’aimer, c’est comme un tableau ou une peinture. J’ai eu beau visiter des musées, écouter des guides, et voir des documentaries sur Picasso, je n’accroche pas .. Je n’ai pas perçu non plus dans ton billet une attaque personnelle de l’autrice, qui a déjà l’immense chance et talent de pouvoir écrire et qui a répondu avec grâce et intelligence et qui j’espère continuera à écrire.
Pour ma part, penser que tout le monde est laid ou con, je l’ai fait mais j’avais 14 ans, normalement à 21 ans et si on s’est pris plusieurs coups dans la figure, on juge moins sévèrement notre entourage. Sans doute est-elle très immature. Et le côté superficiel, rester en surface pour la profondeur des personnages – certains aiment (les romans japonais) mais toi je sais que tu aimes aller plus en profondeur mais là c’est la liberté totale du lecteur de le dire et personne ne peut te le reprocher. Comme toi, je ne suis pas critique professionnelle et il s’agit de mon ressenti.
Pour le choix narratif, la difficulté des pronoms, si ce sont des nouvelles, ce n’est donc pas la même narratrice ? Donc, je n’aurais pas cherché à les relier mais si on retrouve les mêmes personnages et lieux .. enfin, je me serais sans doute perdue également mais parfois ça du bon de se perdre !
en tout cas, j’ai apprécié de lire du québécois et toutes ses magnifiques expressions ! hâte de revenir dans ton si beau pays
Cela me rapelle un échange sur mon blog avec un auteur qui était venu justifier point par point ce que je n’avais pas aimé dans son roman… ce n’est pas pour autant que je me suis mise à l’aimer ! Et oui, une fois l’œuvre «livrée» au public, il faut accepter de la laisser vivre sa vie (c’est un peu comme les enfants, finalement !).
Comme les enfants, oui!
Moi, j’adore la montée de lait ! Ta note m’a bien fait sourire, et aussi les deux commentaires vindicatifs, parce que tu as raison, ton lectorat sait à quoi s’en tenir en ce qui concerne tes gouts et ton positionnement de lectrice … ce qui n’est pas leur cas, visiblement !
Quant à moi, les montées de lait sont aussi essentielles que les montées au ciel (billets très enthousiastes).
bonjour, je ne connaissais pas du tout mais j’adore ton billet ! L’envie de lire le livre n’est pas aussi impressionnante quant à elle… 😉
Merci, Violette!