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Pirate de lumière · Lily Brooks-Dalton

Kirby et Frida, enceinte jusqu’au cou, vivent à Rudder, en Floride, avec les deux jeunes fils de Kirby. Kirby est monteur de lignes. Il passe le plus clair de son temps à réparer les lignes électriques tombées pendant la saison des ouragans. Ayant perdu sa mère dans un ouragan à San Juan, Frida est terrifiée par les tempêtes. Au début du roman, l’ouragan Wanda est sur le point de toucher terre. Restée seule après que Kirby ait été appelé au travail et que les garçons aient décidé de prendre la poudre d’escampette le temps d’une promenade, Frida donne naissance à une petite fille, Wanda.

L’histoire est divisée en quatre parties, chacune portant sur une période différente de la vie de Wanda: « Le pouvoir » aborde les événements qui ont conduit à sa naissance; « L’eau » se déroule dix ans plus tard; « La lumière », vingt ans plus tard; « Le temps », de nombreuses années plus tard, lorsque Wanda arrive à la fin de sa vie. Le roman de Lily Brooks-Dalton se déroule dans un avenir proche. Un avenir qui m’apparaît trop proche. Canicules, ouragans, inondations et tout ce qui vient avec font dorénavant partie du quotidien.

J’ai lu Pirate de lumière en un week-end. Une lecture sous haute tension, haletante. Même si le roman n’est pas déprimant en soi, il m’a fait une de ces peurs. Encore plus épeurant qu’un roman d’horreur. Ce qui m’a plu par-dessus tout, c’est de découvrir comment les changements climatiques affectaient l’environnement et, accessoirement, comment les personnages s’adaptaient.

Les personnages sont esquissés à grands traits. On ne creuse pas trop profond sous la surface. Habituellement, ça me dérange. Mais ici, pas trop. Un personnage m’a particulièrement marquée: Phyllis, la voisine survivaliste. La relation qui se développe entre Wanda et elle est magnifique. Phyllis prend Wanda sous son aile et lui apprend tout ce qu’elle a besoin de savoir pour survivre. Une belle amitié, empreinte de curiosité et de transmission du savoir.

À mon goût capricieux à moi, le style n’a rien de flamboyant ni de remarquable. Le truc autour de la bioluminescence ne m’a pas du tout convaincue. Je n’ai pas compris l’intérêt d’ajouter cette touche fantastique à l’histoire. Heureusement, ça n’occupe pas trop de place dans l’intrigue.

D’aussi loin qu’elle se souvienne, elle a vu la ville se vider, l’eau monter, les orages se déchaîner. Ce rythme lui est familier depuis sa naissance. Kirby est assez vieux pour se rappeler les débats sur les conséquences du réchauffement climatique. Lucas est assez vieux pour se rappeler l’époque où Rudder était encore une ville touristique. Aux yeux de Wanda , ces événements sont de vagues histoires, si lointaines qu’il pourrait tout aussi bien s’agir de fiction.

Au final, Pirate de lumière m’a fait une de ces peurs pas possibles. Moi qui ne suis pas spécialement éco-anxieuse (quoique très pessimiste en ce qui a trait à l’avenir), j’en sors presque traumatisée. C’est tout dire!

Pirate de lumière, Lily Brooks-Dalton, trad. Juliane Nivelt, Gallmeister, 2024, 400 p.

Rating: 3 out of 5.

4 comments

  1. oh ma pauvre ! je ne savais pas que tu avais eu peur. Ma semaine la plus chargée de l’année est enfin passée, j’ai toujours du travail qui m’attend, mais je souffle et là j’ai une semaine de repos. Je n’ai pas lu une seule ligne depuis trois semaines. J’espère m’y remettre. Je déteste les personnages de survivalistes (mon côté optimiste les voit comme des pessimistes LOL) mais en tout cas, il t’a fait de l’effet. Je pensais que tu n’étais pas attirée par ce genre de lectures !

    1. Terrifiant, oui! Je suis très attirée par ces univers. Je cherche des trucs et des moyens pour survivre en cas de grandes catastrophes. À chaque fois, je réalise qu’il n’y a aucune chacune que je passe au travers et que je m’en sorte. Je serais assurément une nuisance pour les autres!

      Heureuse de savoir que tu recommences à souffler. Profite bien de ta semaine bien méritée. C’est à mon tour d’être surchargée. J’en ai pour un mois à travailler les soirs et le week-end. Là-dessus, je prendrai une semaine de vacances, le temps de refaire le plein. Heureusement, j’en mange et suis très inspirée! Mes lectures en souffrent pas mal, par contre.

  2. Pas trop envie de me faire peur ! Je viens de terminer un roman de la rentrée littéraire Cabane de Abel Quentin, qui a pour sujet principal la fin de notre monde industrialisé, annoncé dès 1972 par le rapport Meadows … ça va me suffire pour le moment !

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